Mort d'Hervé Gourdel : les musulmans de France horrifiés

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avec Nathalie Chevance et AFP , modifié à
INDIGNATION - "Les musulmans de France et leurs amis" sont invités à un rassemblement vendredi à Paris pour dénoncer lesactes terroristes commis au nom de l'islam.

La colère est immense dans la communauté musulmane de France après l’annonce de la décapitation d’Hervé Gourdel par un groupe lié à l'organisation Etat islamique (EI). Le Conseil Français du culte musulman (CFCM) s’est dit "horrifié" et demande un "châtiment exemplaire" contre les responsables de ce "crime barbare". Le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a invité jeudi "les musulmans de France et leurs amis" à un rassemblement vendredi pour dénoncer les actes terroristes commis au nom de l'islam.

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"Colère noire". "Le CFCM s'associe à la douleur de la famille et à l'ensemble de la Nation devant un tel crime qui ne mérite qu'un châtiment exemplaire par la justice de Dieu et celle des hommes", écrit dans un communiqué l'instance de représentation de la première communauté musulmane d'Europe, forte de quelque cinq millions de membres.

Le Conseil, présidé par le recteur de la Grande Mosquée de Paris (liée à l'Algérie) Dalil Boubakeur, espère "de tous ses voeux" que "soit mis fin à ces actes barbares par une solidarité entre toutes les nations". "Je suis dans une colère noire, j'ai la rage contre ces criminels, ces assassins d'une organisation qu'on peut appeler Daesh, Etat islamique, qui n'a rien à voir avec l'islam ni aucune religion", a confié Abdallah Zekri, l'un des responsables du CFCM.

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La peur de la stigmatisation. "C’est un acte qu’on ne peut pas associer à l’Islam", estime de son côté Nassera Ben Marnia, représentante de l’association des familles musulmanes des Bouches-du-Rhône au micro Europe 1. "C’est quelque chose d’effroyable pour nous. Je suis en colère. La religion musulmane, ce ne sont pas ces gens-là. Être musulman, ce ne sont pas ces jeunes illuminés qui partent faire le djihad. C’est tout sauf ça être musulman".

Nassera Ben Marnia craint certaines mauvaises conséquences après cette décapitation. "Dans leurs actes, ces gens cherchent à créer une fracture entre la communauté musulmane et les autres communautés. De tels actes n’arrangent pas le regard qui est porté sur nous", regrette-t-elle. Et de conclure : "à chaque fois, on nous montre un peu plus du doigt. Je sens cette islamophobie monter". 

Le rôle des imams. Le recteur de la mosquée de Bordeaux, Tareq Oubrou souligne également l'importance du rôle des imams. "Il faut que les imams dans les mosquées fassent une campagne contre ces dérives", explique-t-il. "Il faut développer un esprit critique chez les jeunes croyants. Il faut élever le niveau intellectuel qui permet la résistance à ce type de barbarie".