Mohamed Amrami, l’autre prisonnier en cavale

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avec Guillaume Biet , modifié à
Comme Jean-Pierre Treiber, ce détenu s’est évadé d’une prison de l’Yonne le 8 septembre. Depuis, il est introuvable.

Le 8 septembre dernier, Jean-Pierre Treiber s’est glissé dans un camion de livraison pour s’évader de la maison d’arrêt d’Auxerre. Le même jour, toujours dans l’Yonne, Mohamed Amrami s’est lui aussi caché dans un véhicule de livraison pour passer les portes du centre de détention de Joux-la-Ville. Mais alors que le meurtrier présumé de Géraldine Giraud et Katia Lherbier a été interpellé vendredi, grâce à une très forte mobilisation policière, le second évadé court toujours.

Les deux hommes n’ont pas le même profil. Mohamed Amrami est un prisonnier considéré comme dangereux, classé pendant cinq ans "détenu particulièrement surveillé" (DPS). A 39 ans, il a été condamné pour un braquage avec tentative de meurtre et viol. Il était en train de purger une peine de 18 ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté de 12 ans.

Au cours de sa cavale, Jean-Pierre Treiber a parcouru une distance assez réduite, prenant rapidement la direction d’un département qu’il connaissait bien pour y avoir vécu, la Seine-et-Marne. Mohamed Amrami n’est, lui, pas retourné à Vénissieux, dans le Rhône, là où il a grandi.

La dernière trace de Mohamed Amrami a été détectée à 500 km du lieu de son évasion, dans l’Ardèche. C’est là que le fugitif a d’abord été accueilli par un ami dans un village isolé qui lui a permis de prendre une douche et lui a donné des vêtements. Les deux hommes sont ensuite allés dans un restaurant. Mais le propriétaire des lieux a donné l’alerte en reconnaissant Mohamed Amrami qui a cependant réussi à s’échapper à nouveau. Son ami a été mis en examen pour recel de malfaiteur et a été placé sous contrôle judiciaire.

Après cet incident, Mohamed Amrami a poursuivi sa cavale. Toujours en Ardèche, à Vallon-Pont-d’Arc, il a obligé deux femmes à le conduire en voiture, se cachant à l’arrière pour éviter un contrôle routier. Elles l’ont déposé à Aubenas, dernier point de chute connu du fugitif. Dans un sac abandonné par Mohamed Amrami, les enquêteurs ont découvert un pistolet automatique.

Les gendarmes n’excluent pas que le fugitif se soit désormais réfugié en Espagne ou au Maroc. Une réunion pour faire le point sur l’enquête est prévue mardi.