Mineures : la pilule gratuite mais…

Pour obtenir la pilule, les jeunes filles devront présenter une ordonnance ainsi que la carte vitale de leurs parents.
Pour obtenir la pilule, les jeunes filles devront présenter une ordonnance ainsi que la carte vitale de leurs parents. © Reuters
  • Copié
Thomas Morel et Anne Legall , modifié à
La pilule gratuite pour les jeunes filles de 15 à 18 ans est entrée en vigueur dimanche.

La pilule contraceptive connaît des changements. Les mineures âgées de 15 à 18 ans ont désormais accès plus simplement à une contraception gratuite. Cette mesure, promise par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, et entrée en vigueur dimanche, était inscrite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, voté à l'automne 2012. Grâce à cela, le gouvernement espère permettre aux jeunes filles de s'en procurer même en cas de désaccord avec leurs parents et ainsi diminuer le nombre de grossesses non désirées en France.

pilule 930

© Max PPP

12.000 IVG chaque année. Jusqu'à présent, en effet, pour se faire délivrer une pilule gratuitement, les adolescentes devaient obligatoirement se rendre dans un centre de planning familial. Or on ne les trouve que dans zones urbaines ou les villes moyennes. Un système peu efficace : chaque année, 12.000 jeunes filles subissent une IVG, soit parce qu'elles ne peuvent pas se payer de contraception, soit parce qu'elles n'osent pas en parler à leurs parents.

La solution. Afin d'y remédier, elles peuvent maintenant se rendre dans n'importe quelle pharmacie pour se faire délivrer gratuitement une pilule de première ou deuxième génération. A deux conditions toutefois : il faudra qu'elles présentent une ordonnance de médecin, ainsi que la carte vitale de leurs parents.

12.09.Bandeau.sante.medecin.consultation.MAXPPP.460.100

Des inconvénients. C'est là que le bât blesse. Car la consultation chez le médecin, elle, n'est pas gratuite. "Forcément, cela va introduire un questionnement des parents sur la raison pour laquelle leur fille s'est rendue chez le médecin", s'inquiète Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning familial, interrogée par Europe 1. "En face, soit la jeune fille finit par avouer que c'est pour une contraception, soit elle rentre dans une logique de mensonge. Pour celles qui veulent l'anonymat, la seule solution qui reste est celle qui existe déjà, à savoir se rendre dans un centre de planning familial".