Me Kiejman accusé d’outrage à magistrat

Me Kiejman avait raillé "le rouge à lèvre débordant" et le "poids pris" par la juge Prévost-Desprez.
Me Kiejman avait raillé "le rouge à lèvre débordant" et le "poids pris" par la juge Prévost-Desprez. © MAXPPP
  • Copié
avec Pierre Rancé , modifié à
- Une enquête a été ouverte contre l’avocat pour des propos sur la juge Prévost-Desprez.

Les règlements de compte continuent dans l’affaire Bettencourt. D’après les informations obtenues par Europe 1, George Kiejman, avocat de Liliane Bettencourt, est visé par une enquête pour des propos tenus contre la juge d’instruction qui s’occupait du dossier François-Marie Banier, Isabelle Prévost-Desprez.

Les faits se sont déroulés lors d’une conférence de presse. Après avoir évoqué sa vie privée, l’avocat de l’héritière de L’Oréal "dévie" sur le physique de la juge d’instruction de Nanterre. "Son rouge à lèvres débordant et le poids qu'elle a pris la rendent plus humaine que la harpie desséchée qu'elle a été" a-t-il lancé. Des propos conclus par : " le ministère de la justice devrait lui offrir une année sabbatique pour la calmer".

Une procédure du ministère de la Justice

C’est justement par le ministère dirigé par Michèle Alliot-Marie qu’a été lancée la procédure contre l’avocat. Mercredi, la juge Isabelle Prévost-Desprez a été entendue comme victime, puis elle a porté plainte à son tour. L'Union Syndicale des Magistrats (USM) le fera vendredi.

Quant à George Kiejman, il sera entendu plus tard pour s'expliquer sur ces propos. Pour outrage à magistrat, l’ancien Secrétaire d’Etat de François Mitterrand risque 15.000 euros et un an de prison. "Mais le but poursuivi n'est pas là" explique l'USM. "Le message, en cas de sanction, est de montrer à certains avocats et policiers qu'il y a des limites à ne pas dépasser".

L’affaire Bettencourt avait en effet été le théâtre de nombreuses invectives et attaques personnelles entre les magistrats. A tel point que le président du tribunal de grande instance de Nanterre, Jean-Michel Hayat, avait reçu les bâtonniers de Paris et de Nanterre, au mois d'octobre, considérant que ces tensions donnaient "une mauvaise image de la justice".