Marseille : la promotion "Servier" débaptisée

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avec Nathalie Chevance , modifié à
La faculté de pharmacie a décidé de dépabtiser sa promo 2009-2010 au profit de "Promotion Galien".

Suite à la polémique née à Marseille, où une promotion de la faculté de pharmacie a été baptisée en juin 2010 "Jacques Servier", du nom du fondateur du groupe pharmaceutique Servier, la faculté a tranché. Vendredi, la promotion 2009-2010 "Jacques Servier" a été rebaptisée "Promotion Galien", du nom du médecin grec de l'Antiquité considéré comme un des pères de la pharmacie, a annoncé l'université de la Méditerranée Aix-Marseille II. Si le choix du nom avait été fait avant l’affaire du Mediator, il n’en avait pas moins fait polémique, s'affichant à la Une du quotidien régional La Provence.

"Ce parrainage était tout à fait légitime"

"Le choix s'est fait avant (l'affaire du Mediator, ndlr), entre fin 2009 et début 2010. Jusqu'à aujourd'hui, aucun étudiant, aucun enseignant-chercheur n'a manifesté le souhait de revenir sur ce choix ", avait argumenté Patrice Vanelle, le doyen de la faculté de pharmacie, pour qui "ce parrainage était tout à fait légitime".

"C'est quelque chose qui se fait pour honorer des étudiants. C'est au sein de la faculté, pas en dehors. ça n'a aucun caractère officiel. Le nom est symbolique", avait-il insisté, ajoutant "je suis étonné que cela sorte aujourd'hui". Selon le doyen, Jacques Servier, à qui l'autorisation d'utiliser son nom pour la promotion avait été demandée, n'était pas présent lors de la cérémonie.

Une "provocation" pour l'association de victimes

L'affaire étaitbeaucoup moins simple aux yeux de l'association des victimes du Mediator et de l'Isoméride, qui a parlé dans les colonnes de La Provence de "provocation" et de "scandale". Cette dernière a demandé à ce qu’un autre nom soit donné à cette promotion.

Le député Bapt, qui préside la commission parlementaire d'enquête sur le Médiator, a quant à lui rappelé que le livre d’Irène Frachon, qui pointait les dangers du Mediator, était alors déjà en librairie. "Cela démontre une fois de plus la proximité qu’il y a entre le monde universitaire et le laboratoire Servier en particulier", avait-t-il dénoncé.

Le médicament, produit par le laboratoire Servier, a été retiré du marché en novembre 2009 après avoir causé de 500 à 2.000 décès, selon plusieurs études. Cinq millions de malades l'ont utilisé.