Marseille : la piste de l'école à 2 ans

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avec Nathalie Chevance , modifié à
Outre les renforts policiers, un important volet éducatif est prévu, applaudi par les habitants.

A l’issue de sa réunion interministérielle spécialement dédiée à la cité phocéenne, le gouvernement a annoncé tout une série de mesures. La plus remarquée concerne évidement l’installation d’un préfet de police et l’envoi de renforts pour lutter contre l'insécurité persistante. Mais un autre volet est tout aussi important aux yeux des Marseillais : le soutien à l’éducation.

Un plan en trois actes

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 Considérant que l’envoi de forces de l’ordre supplémentaires à Marseille n’était pas une fin en soi, le gouvernement a également insisté sur son volet éducatif, articulé autour de trois axes :
- Doubler le nombre d’enfants de moins de trois ans scolarisé. Ils sont actuellement moins de 15% à être inscrits en crèche et maternelle dans les zones prioritaires, le gouvernement espère passer à 30% en cinq ans.
- Mieux accompagner les individus. Actuellement, 35% des élèves des quartiers prioritaires bénéficient d'un accompagnement éducatif en école et collège. Le gouvernement souhaite que ce soutien en dehors des horaires d'enseignement soit étendu à 50% des élèves.
- Faire progresser l’université d'Aix-Marseille. L’objectif est qu’elle intègre le top 100 des classements internationaux.

"Plus on les prend petit et mieux ce sera"

A la cité Val Plan, Mohamed applaudit cette annonce. Ce père de famille vient de récupérer Maëline, sa petite fille d’un an et demi gardée la journée par sa grand-mère. Bien conscient qu’il a de la chance car les places de crèche sont rares et chères, Mohamed juge cette mesure plus que nécessaire.

"Plus on les prend petit et mieux ce sera pour l’éducation de nos enfants. S’ils ont des lacunes, au moins cela leur permettra d’avancer dans la vie", réagit-il. Une grand-mère renchérit : "à partir de 2 ans, ils sont déjà dehors jusqu’à 10 heures du soir. Les parents les laissent comme cela, livrés à eux-mêmes".

L’embauche de renfort est donc très attendue, notamment par Joëlle, enseignante dans le secteur, "parce que un enfant de 2 ans, il faut s’en occuper, lui apprendre à être propre, l’hygiène, à manger". Or, regrette-t-elle, "il n’y a pas d’embauche actuellement dans les écoles pour s’occuper des enfants en bas âge".

"Un travail sur le long terme décisif"

Député socialiste des Bouches-du-Rhône et maire du 1er secteur de Marseille, Patrick Mennucci s’est également félicité des annonces du gouvernement, et notamment de son volet éducatif. "A Marseille il existe des crèches mais les places sont notoirement insuffisantes et notamment dans les secteurs où on en aurait le plus besoin", a-t-il réagi.

"Les enfants, il faut les mettre dans un bain de francophonie, un bain de République immédiatement", a poursuivi l’élu sur Europe 1, "c’est un travail sur le long terme mais il me semble que pour répondre aux questions qui se posent à Marseille, c’est tout à fait décisif de pouvoir mettre ses enfants en maternelle au plus tôt".