Marie-Océane : "Je n'avais rien demandé"

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avec Laure Dautriche et Stéphane Place , modifié à
TÉMOIGNAGE E1 - L'adolescente, vaccinée au Gardasil, souffre désormais de sclérose en plaques.

"Je n'avais rien demandé". Alors qu'elle était âgée de 15 ans, Marie-Océane s'est vue prescrire du Gardasil, un vaccin pour prévenir les cancers du col de l'utérus. Depuis, la jeune femme souffre de sclérose en plaques. Une maladie du système nerveux central qu'elle impute au vaccin. La jeune femme, aujourd'hui âgée de 18 ans, a porté plainte vendredi contre le laboratoire pharmaceutique Sanofi Pasteur qui développe le Gardasil, mais aussi contre l'Agence du médicament.

>> Interrogés par Europe 1, Marie-Océane Bourguignon et son père racontent le cauchemar qui a suivi la prise de ce vaccin, autorisé en France depuis 2006.

"On ne m'a pas mise en garde". C'était le 11 octobre 2010. Marie-Océane se présente chez le médecin "pour avoir une ordonnance pour faire du hip-hop". Là, le généraliste lui suggère de se faire vacciner pour se prémunir contre le papillomavirus (HPV), responsable du cancer du col de l'utérus. Une suggestion assez classique. Ce vaccin est en effet recommandé par le ministère de la Santé depuis 2007 chez les jeunes filles de 13-14 ans.

Sauf que dans le cas de Marie-Océane, cette recommandation ne fait suite à aucune mise en garde, notamment sur les effets secondaires particulièrement nombreux de ce vaccin. "On m'a glissé une ordonnance pour le Gardasil. Et je n'avais rien demandé. On ne m'a pas mise en garde. On m'a simplement dit qu'il fallait que je le fasse pour ma santé", se souvient la jeune femme au micro d'Europe 1.

"On m'a glissé une ordonnance" :

Gardasil : "j'ai peur pour ma santé"par Europe1fr

"Je n'arrivais plus à marcher". Quelques jours plus tard, les premiers troubles apparaissent. "Je me suis retrouvée dans les toilettes en train de vomir. J'ai senti des fourmillements au bras et à la jambe. Je n'arrivais plus à marcher. Je me tenais à des amis pour essayer de tenir debout", raconte la jeune femme. Et la situation se dégrade encore. La jeune fille est paralysée du côté gauche. S'en suivent des hospitalisations à répétition aux CHU de Dax et de Bordeaux.

"Elle avait des attaques. C'était foudroyant. On la ramenait dans un état comateux à l'hôpital. Elle était carrément dans les toilettes, allongée, elle ne pouvait plus marcher. On a passé des moments, sur les dernières attaques, elle était en fauteuil roulant et elle perdait la vue", témoigne-t-il.

Marie-Océane Bourguignon a porté plainte contre la vaccin Gardasil

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"J'ai peur pour ma santé". Dans le cas de Marie-Océane, les effets secondaires "rares mais gravissimes" décrits par son avocat, correspondent à une sclérose en plaques. "Il n'y avait aucun risque, soi-disant, et on a gâché notre vie et l'adolescence de notre fille", poursuit le père de famille. De son côté, Marie-Océane, dont l'état s'est stabilisé en août 2012, confie "vivre très mal" cette situation. "J'ai peur, pour ma santé, pour mes études. C'est un peu dur", confie la jeune femme.

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"J'attends qu'on prévienne les patientes". En septembre 2012, la commission bordelaise des accidents médicaux a reconnu un lien direct entre la maladie neurologique dont souffre la jeune Landaise et sa vaccination quelques mois plus tôt. La famille de Marie-Océane a donc déposé plainte pour "atteinte involontaire à l'intégrité de la personne humaine", a indiqué Me Jean-Christophe Coubris, par ailleurs avocat de victimes de l'antidiabétique Mediator. "J'attends qu'on prévienne les patientes des effets secondaires de ce vaccin, que les filles soient au courant des risques, qu'elles évitent de vivre ce que moi j'ai vécu", témoigne Marie-Océane.

Sanofi dément tout lien. Mais de son côté, Sanofi Pasteur MSD a démenti dimanche tout lien entre le Gardasil et la survenue de cas de sclérose en plaques. 136 millions de doses de Gardasil ont été vendus dans le monde depuis 2006, 5 millions en France. Le laboratoire précise que les organismes de surveillance, au niveau mondial, n'ont jamais émis le moindre doute sur ce vaccin.