Marc Machin explique ses aveux

L'arrivée de Marc Machin au palais de justice de Paris pour l'ouverture de son procès en révision.
L'arrivée de Marc Machin au palais de justice de Paris pour l'ouverture de son procès en révision. © MaxPPP
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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
Jugé en révision, il a raconté les conditions dans lesquelles il a fait ses aveux.

Marc Machin n’attend qu’une chose : "la reconnaissance éclatante de (son) innocence". Cet homme, âgé de 30 ans, dont la condamnation pour meurtre a été annulée par la justice après la découverte du vrai coupable, a entamé lundi son procès en révision devant les assises des Paris. Il a raconté comment il s’était accusé du meurtre de Marie-Agnès Bedot, âgée de 41 ans, au Pont de Neuilly en décembre 2001, à l’origine de ses déboires judiciaires.

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La pression paternelle. Le père de Marc Machin, un gardien de la paix à la retraite, a raconté à la cour comment les policiers de la brigade criminelle avaient "fait appel à (ses) services" pour faire "pression" sur son fils. "Ils m'ont fait appeler pour éventuellement le faire parler", a-t-il dit. "Il m'a regardé en pleurant et m'a dit "ce n'est pas moi" ", a-t-il fait valoir.

Les manipulations policières. Déstabilisé par cette entrevue, Marc Machin avait fini par craquer devant un policier, Jean-Claude Mulès. "Il a parlé des viols que j'avais subis dans mon enfance", a dit Marc Machin qui, placé par la DDASS dans une famille d'accueil à 5 ans, y avait été violé par un adolescent. "Il m'a offert un chocolat chaud, une cigarette, m'a prêté un gilet en cachemire. Il m'a dit "on va passer ça en homicide involontaire"", a-t-il poursuivi.

Des aveux suggérés. Marc Machin passe alors aux aveux, sans cependant décrire son geste. Selon lui, les policiers lui ont montré des photos de la scène du crime, lui permettant d'y intégrer des éléments concrets: corps sur le dos, feuilles séchées à proximité.

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Des témoins clés aux abonnés absents. Plusieurs policiers doivent être entendus mardi. Cependant, le commandant Jean-Claude Mulès a fourni un certificat médical attestant qu'il ne pouvait pas se déplacer. Même chose pour le juge d'instruction Thierry Bellancourt, en congès maladie depuis le 1er octobre.

La colère des avocats. "On a tous ici envie de comprendre. Si à chaque fois on nous oppose un certificat médical!", a protesté l'avocat de Marc Machin, Me Louis Balling, regrettant l'absence des deux personnes "qui ont été l'âme de ce dossier".

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