Manif pro-palestinienne à Paris : la mise en garde du préfet de police

Des manifestants pro-palestiniens à Lyon. (Image d'illustration)
Des manifestants pro-palestiniens à Lyon. (Image d'illustration) © MAXPPP
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Fabienne Cosnay et avec agences , modifié à
La préfecture appelle à ne pas se rendre au rassemblement, sous peine d'être interpellé. Un appel réitéré par François Hollande.

La mise en garde. Le préfet de police de Paris, qui a interdit une manifestation pro-palestinienne prévue samedi à Paris, appelle à ne pas se rendre au rassemblement, sous peine d'être interpellé et remis à la justice. Faisant appel "au sens de la responsabilité de chacun", Bernard Boucault demande à ce qu'on respecte l'arrêté d'interdiction de cette manifestation de soutien à Gaza. "Ceux qui veulent à tout prix manifester en prendront la responsabilités", a abondé François Hollande, depuis le Tchad où il est en déplacement. Et le parquet de Paris a rappelé la loi : le fait d'organiser un rassemblement interdit peut être puni d'une peine de six mois de prison et 7.500 euros d'amende. Mais le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a maintenu son appel au rassemblement.

"Risques graves de trouble à l'ordre public". Comme elle l'avait laissé entendre depuis plusieurs jours, la préfecture de police de Paris, faisant valoir "le contexte de tension accrue", a interdit vendredi la tenue de cette manifestation, après les heurts survenus dimanche dernier devant deux synagogues parisiennes en marge d'une manifestation pro-Gaza. Elle a aussi invoqué "des risques graves de trouble à l'ordre public", à l'instar de François Hollande qui, depuis le Niger où il est en déplacement, a également mis en garde contre une "importation du conflit en France". Cette décision a été confirmée vendredi soir par la justice administrative, saisie par les organisateurs.

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"Cette décision est parfaitement politique". La manifestation était prévue entre le quartier populaire de Barbès et l'Opéra Garnier à partir de 15 heures. "Nous considérons que cette décision est parfaitement politique", a soutenu l'avocat des organisateurs, Me Hosni Maati. Pour lui, "la préfecture de police (de Paris, PP) n'apporte aucune preuve que le trouble à l'ordre public (que serait susceptible d'occasionner la manifestation) n'est absolument pas jugulable". "On n'a absolument pas cherché à nous mettre en situation pour que cette manifestation puisse avoir lieu", a plaidé le conseil. 

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Un rassemblement interdit à Nice. A Nice, une manifestation pro-palestinienne prévue samedi, organisée via des réseaux sociaux sans déclaration préalable, a également été interdite vendredi soir par la préfecture des Alpes-Maritimes. La préfecture souligne dans un communiqué qu'il n'est "pas possible d'identifier des organisateurs responsables et de préciser un horaire, un lieu de rassemblement et un itinéraire", conformément à la loi. Vendredi soir, environ 350 personnes ont défilé dans le centre de Nice, à l'appel d'un collectif appuyé par la CGT, la FSU et France-Palestine Solidarité. La manifestation qui avait été déclarée s'est déroulée sans incidents, selon la police. Les manifestants se sont allongés plusieurs fois dans la rue, pour symboliser les pertes humaines dans la bande de Gaza.