Malgré un sondage favorable, le mari reste en prison

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Jean-Michel Bissonnet est accusé du meurtre de sa femme. Pour sa défense, son comité de soutien a interrogé les habitants de Montpellier.

Le sondage a laissé les juges de marbre. Jean-Michel Bissonnet, soupçonné d'avoir commandité le meurtre de son épouse en mars 2008 dans l'Hérault, a été maintenu en détention provisoire jeudi. Ses avocats arguaient d'un sondage* de popularité favorable à sa remise en liberté.

Jean-Michel Bissonnet, homme d’affaires de Castelnau-le-Lez, dans l’Hérault, est en détention depuis 18 mois. Il nie avoir commandité l’assassinat de son épouse Bernadette, en mars 2008. "On nous dit que l’ordre public serait troublé par sa libération. Alors on a eu une idée un peu saugrenue. On a interrogé les gens", a assuré, mercredi en pleine audience à Montpellier, Me Darrigade, son avocat, qui précise que c'estle comité de soutien de l'accusé qui a eu l'idée de cette démarche.Ce comité revendique 550 membres, en grande partie des membres du Rotary local.

"Je n'ai pas grand-chose à perdre", avoue le fils de l'accusé pour justifier ce sondage :

"Plus de 50 % des gens connaissent l'affaire lorsqu'on leur en fait la description. A la question : seriez-vous choqué par la libération de cet homme qui depuis 18 mois clame son innocence, 28 % de ceux qui connaissent l'affaire répondent oui, 26 % ne se prononcent pas, et 48 % répondent non", précise son avocat.

Côté magistrats, la démarche n’a pas fait mouche. "Je suis extrêmement choqué par les méthodes de la défense !", s’est indigné le vice-procureur de Montpellier, Georges Guttierez, dans les colonnes du quotidien. Les magistrats voient, en effet, dans cette démarche inédite un moyen de faire pression sur l’issue du procès, et sur ceux qui tentent d’élucider l’assassinat de la riche retraitée.

* Sondage effectué sur 500 personnes, par téléphone, du 31 août au 2 septembre, selon la méthode des quotas.