Malgré les promesses, les surveillants de prison manifestent

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Ils ont obtenu le paiement de leurs primes et heures supplémentaires avant fin décembre, mais ils ont quand même défilé mardi.

Les syndicats de surveillants de prison ont obtenu satisfaction mais maintiennent la pression. Ils se félicitaient lundi soir de l'annonce, par le ministère de la Justice, du paiement d'ici au 31 décembre des primes de nuit, heures supplémentaires, jours fériés et dimanches travaillés en octobre, comme ils l'exigeaient. L'administration pénitentiaire en avait repoussé le paiement à janvier, pour des raisons budgétaires.

Des rassemblements ont quand même eu lieu mardi matin devant certains établissements pénitentiaires comme cela avait été initialement prévus. Dans la région parisienne, à Fleury-Mérogis, Fresnes, Meaux-Chauconin et à la Santé, dans les régions de Lille, Lyon, à Valence, Draguignan, Digne, Caen Argentan ou encore Châteaudun, des manifestants se sont retrouvés dans le froid glacial du petit matin, dressant des barrages de palettes ou de pneus enflammés, pour bloquer les accès aux prisons. Des manifestations ont aussi été signalées à Nanterre, Melun et Bois d'Arcy, à Nantes, Rennes, Vannes, Mont-de-Marsan, Perpignan, Montauban, Lannemezan, Muret, Montpellier, en Savoie et dans le Tarn. Au fil des heures, les piquets ont progressivement été levés, spontanément ou dispersés par les forces de l'ordre.

Certains surveillants réclamaient des "engagements écrits", d'autres considéraient qu'un paiement le 31 décembre, c'était "trop tard", s'estimant traités avec mépris et évoquant pêle-mêle les sous-effectifs, la surpopulation des prisons, la pression, les suicides. "On agit car il ne faut pas que cela recommence; On ne veut plus jamais subir un affront, une insulte pareille", a déclaré Jérôme Massip, secrétaire général du SPS (syndicat pénitentiaire des surveillants non gradés) à Seysses. "On attend que les promesses d'hier soir soient écrites, signées, on ne veut pas que ce soit des promesses en l'air", a enchéri Stéphane Brasdefer, secrétaire local adjoint de l'Ufap/Unsa, à la manifestation de Fleury-Mérogis.

Moins de huit mois après le conflit du mois de mai et les quatre jours de blocage des prisons observés à l'époque pour obtenir de meilleures conditions de travail, les surveillants avaient reçu comme une provocation l'incapacité de l'administration pénitentiaire à payer avant les fêtes l'intégralité de leurs rémunérations.