Malade en détention provisoire : un vide juridique bientôt comblé ?

La justice examine mercredi la demande de libération pour des soins d'un homme en détention provisoire.
La justice examine mercredi la demande de libération pour des soins d'un homme en détention provisoire. © MAXPPP
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et Jacques Thérence , modifié à
La justice examine mercredi la demande de libération pour des soins d'un homme en détention provisoire.

L'actu. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse examine mercredi la demande de remise en liberté d'un homme de 43 ans, incarcéré en détention provisoire, et qui a besoin d'être soigné d'après son avocat et les médecins. Mais ce cas n'est pas prévu par la loi. Une situation que dénonce l'Observatoire international des prisons (OIP).

Grièvement blessé en prison. Soupçonné de deux braquages banque et d'une tentative, Ludovic est détenu depuis un an et demi en attente de son jugement. Mais l'homme de 43 ans a été grièvement blessé au cours d'une bagarre à la maison d'arrêt de Seysses en avril dernier. Il est victime d'un traumatisme crânien et d'une perte d'autonomie.

Pas de soin possible en détention. Si son état n'inspire plus d'inquiétude, Ludovic doit désormais suivre une rééducation pour retrouver sa mobilité. Mais ce traitement n'est pas possible en prison. "Les médecins m'ont téléphoné pour me dire qu'ils avaient fait tout ce qu'il fallait au niveau de la survie de cet homme. Mais maintenant, il a besoin de quelqu'un pour se lever, pour s'habiller, pour uriner, pour manger... Il n'est pas en capacité de refaire un braquage. Il n'a qu'un souci c'est de s'en sortir", assure l'avocat de Ludovic sur Europe 1.

Inégalité entre détenus. D'après l'Observatoire international des prisons, le cas de Ludovic n'est pas isolé. L'association dénonce un vide juridique pour les personnes malades en détention provisoire, contrairement aux condamnés qui, eux, peuvent obtenir une libération conditionnelle pour pouvoir être soignés. "Les personnes condamnées bénéficient de plus d'opportunités de pouvoir sortir pour être soignées et éventuellement décéder dans la dignité que les personnes en détention provisoire", assure François Bès, de l'OIP. L'ONG demande donc à la justice de faire bénéficier à tous les détenus, condamnés ou en attente de jugement, des mêmes droits à l'accès aux soins.