Madoff du Var: 2 banques perquisitionnées

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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
Des investigations ont été menées vendredi dans les locaux de la Société Générale et du CIC.

L’enquête sur une vaste escroquerie présumée aux placements financiers se poursuit dans le Sud-Est. Des perquisitions ont été effectuées vendredi matin dans des locaux de la Société Générale et du CIC à Toulon. Cette affaire, dans laquelle 38 millions d'euros ont été détournés aux dépens d'au moins 600 victimes dans le Sud-Est du pays, tourne autour d'une société toulonnaise de courtage en assurances, DO Conseil, dont la Société Générale était le principal partenaire financier.

C'est d’ailleurs la Société Générale qui avait alerté la justice de l'escroquerie présumée en janvier dernier. Le principal suspect, Fabrice Denizet, est un courtier en assurances de 46 ans qui s'était adossé à une filiale de la banque pour développer son activité de placements financiers. Il a été mis en examen en février par une juge marseillaise.

Le rôle de la Société Générale

Même si les banques ne sont pas visées par l'information judiciaire à ce stade, les enquêteurs de la brigade financière de la PJ de Marseille s'intéressent au rôle qu'elles ont joué dans cette affaire, les perquisitions visant notamment à récupérer des dossiers de contentieux et à examiner des comptes, selon la même source.

Dans cette affaire, la Société Générale a été assignée en juin pour "négligence" devant le tribunal de grande instance de Nanterre par un avocat parisien qui représente quelque 400 victimes. Me Nicolas Lecoq-Vallon réclame à la banque le remboursement de toutes les sommes investies en capital dans les faux placements vendus par DO Conseil. Selon lui, "la Société générale a facilité la fraude par sa négligence" et "commis des fautes contractuelles et délictuelles qui engagent sa responsabilité".

Les contrôles de l’AMF pointés du doigt

Un autre avocat de victimes, Me Jacques Gobert du barreau de Marseille, s'interroge lui sur la réalité des contrôles effectués dans cette affaire par la Société Générale et l'Autorité des Marchés Financiers. Le principal suspect, surnommé localement "le Madoff du Var", inconnu de la justice jusqu'alors, avait mis en place un système similaire à celui de l'escroc américain.

"Il prospectait des particuliers avec des placements à taux de rendement élevés, de 5 à 30%, et dès que l'un d'eux voulait se faire rembourser, les fonds étaient prélevés sur la trésorerie", c'est-à-dire sur l'argent déposé par les autres clients, avait expliqué le procureur de Marseille en février.

Villas en Floride et voitures de luxe pour le pseudo-gérant

De faux mandats de gestion et des relevés de situation fictifs permettaient à l’escroc d'abuser ses victimes, dont l'argent, censé être placé en assurances-vie ou en PEA, aurait servi en réalité à acheter des biens immobiliers, tels que des villas en Floride, des appartements à la montagne, des véhicules de luxe, des actions, etc. La justice avait saisi en janvier un total de 4,6 millions d'euros sur plusieurs comptes ouverts par le gérant de DO Conseil.