Machin et Sécher obtiennent la révision

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avec Pierre Rancé , modifié à
Pour Marc Machin comme pour Loïc Sécher, un nouveau procès va être organisé.

La Cour de révision a statué mardi sur le sort de deux hommes le même jour : Marc Machin et Loïc Sécher. Dans les deux cas, la révision a été ordonnée et la tenue d'un nouveau procès a été décidée. Un pas important vers la reconnaissance de leur innocence même si leurs proches auraient préféré l'annulation pure et simple de leur peine.

De nouveaux procès à venir

Pour Marc Machin, condamné à 18 ans de réclusion criminelle en 2004, un nouveau procès se tiendra devant la cour d'assises de Paris. Le ministère public en avait préconisé la tenue pour évacuer les dernières "zones d'ombre". "C'est gaspiller l'argent des contribuables", a regretté le père de Marc Machin. "On n'est pas inquiet sur ce nouveau procès, mais on est juste un peu fatigué", a ajouté l'avocat de la famille, Me Balling.

Marc Machin avait été condamné pour le meurtre de Marie-Agnès Bidot, commis sur le pont de Neuilly, à Paris. Mais depuis, un autre homme, David Sagno, s’est accusé de ce crime. Son ADN a d’ailleurs été retrouvé sur l’un des vêtements de la victime. Marc Machin avait fait des aveux en garde à vue. Il en avait "marre des questions, des auditions et de la pression psychologique", a-t-il expliqué depuis.

En attendant son nouveau procès, Marc Machin va rester en détention provisoire parce qu'il fait l'objet de poursuites dans un autre dossier.

En liberté provisoire

Loïc Sécher, quant à lui, va être libéré dans l'attente de son nouveau procès. Il a en effet bénéficié mardi d'une suspension de peine. Condamné à 16 ans de réclusion criminelle en 2004 pour le viol d'une adolescente âgée de 13 ans, il sera rejugé par la cour d'assises de Paris.

Dans son cas, le parquet général de Paris avait demandé le 30 mars dernier l’annulation pure et simple de la peine. La tenue d'un nouveau procès sonne donc comme une demi-victoire. "Cela aurait été plus simple et surtout plus juste d'annuler sans renvoi", car "il ne subsiste rien des accusations contre lui", a commenté son avocat, Me Dupond-Moretti.

Derrière les barreaux depuis neuf ans, Loïc Sécher a toujours protesté de son innocence. Surtout, la jeune fille qui l'accusait s'est rétractée. Elle a elle-même envoyé au parquet général une lettre affirmant qu'il était "innocent et qu'elle ne support[ait] plus de le savoir en prison".

Une procédure très rare

Les révisions de condamnations pénales restent rares en France : depuis 1945, six accusés ont bénéficié d'une révision, décrochant finalement l'acquittement après un nouveau procès. C'est par ailleurs la première fois que la justice statue sur leur sort de deux hommes en même temps.