Licencié pour avoir mangé des biscuits

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avec AFP , modifié à
Ce salarié d'un supermarché du Tarn-et-Garonne a mangé des biscuits destinés à la poubelle.

Viré pour deux biscuits. C’est ce qui est arrivé à un chauffeur de nuit d’Intermarché licencié "pour faute grave", le 24 novembre, sans préavis ni indemnité. La direction du supermarché de Bressols, dans le Tarn-et-Garonne, lui reproche d’avoir mangé des biscuits destinés à "la casse".

"Un ensemble d'éléments justifiant le licenciement"

L’affaire débute lors d’une simple tournée de livraison. "Ce chauffeur de nuit, rentrant d'une tournée de livraison avec son responsable direct, avait mangé deux biscuits pris dans un paquet abîmé destiné à la casse, et avait été dénoncé par le responsable", a expliqué le délégué CGT Pierre Fernandez. "Pour le licencier, on a ajouté à cette faute un refus d'accomplir une autre tâche prévue dans son contrat, alors que la demande ne lui était même pas parvenue", a ajouté le délégué syndical.

De son côté, le directeur de l’établissement, Guillaume de Vernon, assure que le licenciement n’est pas seulement lié aux deux biscuits invendables mangés par l’employé. "Tout axer sur le biscuit c'est un raccourci, il y avait un ensemble d'éléments justifiant le licenciement", a-t-il insisté.

"Les règles sont parfaitement connues, la consommation de marchandises de l'entrepôt, quelles qu'elles soient, est interdite", a ajouté le directeur. Selon lui "ce vol est une pratique trop répandue, il y a eu plusieurs cas ces derniers temps, et nous appliquons le règlement intérieur".

Une indemnité de 20.000 euros

Le syndicat "n'exigeait pas l'abandon de toute sanction" a déclaré Pierre Fernandez, mais il estime la mesure "disproportionnée". "On préfère que vous écrasiez un paquet de gâteau plutôt que le manger, c'est faramineux ce qu'on doit jeter, cela me dérange qu'il y ait une volonté de ne rien nous donner", a-t-il ajouté.

Pour protester contre le licenciement de leur collègue, les salariés de la base logistique Intermarché, qui emploie 250 salariés à Bressols, ont bloqué tous les camions vendredi. A défaut d'obtenir la réintégration de cet homme de 49 ans, ayant trente ans d'ancienneté, le mouvement de grève a permis d'arracher une indemnité de 20.000 euros. Cet homme a accepté de signer cette "transaction", renonçant du même coup à un recours devant les prud'hommes.