Les vols de métaux explosent

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avec AFP
La SNCF est l'entreprise la plus touchée par les vols de métaux selon un rapport de l'ONDRP.

Les vols de métaux explosent et sont une véritable nuisance pour les entreprises. C'est le constat de l'étude inédite réalisée par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Ce rapport a été réalisé essentiellement à partir des données de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) mais aussi celles de la SNCF, de Réseau de transport d'électricité (RTE) et ERDF, particulièrement concernés par ce fléau.

Hausse du cours des matières premières

Cause de cette hausse exponentielle des vols de métaux, d'une part la faciliter à les perpétrer, d'autre part la hausse continue des cours. L'observatoire pointe le "coût des réparations" qu'ils engendrent ainsi que les "retards de trains, coupures d'électricité" voire la "mise en danger de la vie des employées" ou des "voyageurs". En mars 2011, rappelle-t-il, un plan d'urgence a été mis en œuvre par l'Etat et les entreprises concernées. Selon des sources policières, il semble avoir ralenti le phénomène sans y mettre un terme mais les sources n'ont pas communiqué de chiffres fiables.

Au total, 12.000 infractions ont été enregistrées en France en 2010. Un chiffre en constante progression puisque "seuls" 6.000 vols avaient été enregistrés en 2007. Ces vols ne sont pas comptabilisés par les statistiques officielles en tant que telles, observe l'ONDRP, mais c'est un "phénomène criminel dont les préjudices, au regard du gain obtenu par les auteurs, apparaissent sans commune mesure".

Perte de 30 millions d'euros pour la SNCF

Les "grandes entreprises nationales" sont "particulièrement concernées" tant par le "nombre que les préjudices et leurs conséquences", relève encore l'étude. La SNCF est la première victime des vols de métaux. En 2010, la compagnie ferroviaire a ainsi recensé à elle seule 3.350 vols de métaux soit + 181,5%, par rapport a 2009, pour un préjudice estimé par elle à 30 millions d'euros. Et plus de 5.800 heures de retards des trains...

A 48% ce sont des vols de câbles électriques et les trois quarts ont lieu sur les lignes de circulation des trains la nuit. Rouen, Lille, Bordeaux, Narbonne, Béziers ou Toulon sont ainsi des zones SNCF où se sont concentrés les vols, les seules lignes épargnées étant celles du centre de la France et le nord-ouest.

Majoritairement des locaux

Pour 64% des cas, les vols ont été perpétrés par effraction et les sites les plus visés ont été les entreprises, à plus de 31%, suivies des propriétés privées (22,4%), des chantiers (17%), entrepôts (16,3%) et domaines de l'Etat (près de 13%). Ces larcins sont "difficiles a élucider" car, dit l'observatoire, ils ont lieu "en pleine campagne" ou dans des zones industrielles et endroits isolés.

S'agissant du profil de leurs auteurs, il y a eu, toujours en 2010, 1.538 personnes "mises en cause": des locaux, ou personnes vivant à proximité des faits, à 45%. Plus de 27% sont des "itinérants", français et étrangers mêlés, et seulement 1% des employés.