Les statistiques ethniques recalées

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Eeurope1.fr (avec agences) , modifié à
Un comité d'experts préconise de s'en tenir à l'utilisation de données issues de l'état civil.

Après dix mois de travaux sur cette question controversée et plusieurs reports, le comité pour la mesure de la diversité et des discriminations (COMEDD), remet son étude sur les statistiques ethniques vendredi à Yazid Sabeg, le commissaire à l'Egalité des chances. Le comité n’est pas allé dans le sens de Yazid Sabeg qui souhaitait "que l'on puisse déclarer son sentiment d'appartenance à une minorité".

Le rapport rejette l’introduction de critères ethno-raciaux dans les grandes statistiques publiques. Il préconise de s'en tenir à l'utilisation de données issues de l'état civil, comme le pays de naissance ou la nationalité, pour les statistiques publiques courantes, telles que les grandes enquêtes de l'Insee et le recensement. Il propose d'introduire des données d'état civil sur deux générations, c'est à dire le pays ou département de naissance et la nationalité de l'intéressé et de ses parents, pour le recensement.

Le COMEDD suggère aussi que les entreprises puissent réaliser des enquêtes sur la diversité avec des méthodes comparables aux études sur la parité hommes/femmes, en se cantonnant à l'usage de données issues de l'état civil. L’objectif serait de mesurer l’ampleur des distorsions dans les bassins d’emploi en croisant ces informations avec celles du recensement.

Critères ethno-raciaux pour les chercheurs

Le rapport n'écarte pas totalement le recours aux critères ethno-raciaux, comme c'est déjà le cas pour des enquêtes ciblées réalisées par des chercheurs, mais avec un "contrôle accru" de la Commission nationale informatique et libertés (CNIL), explique le président du COMEDD, François Héran. "Le pouvoir d'appréciation de la CNIL reste fondamental. Le rôle de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations) doit être renforcé", estime-t-il.

Le comité est composé de 27 personnalités, dont le journaliste Rachid Arhab, des chercheurs, des syndicalistes, des représentants de la Halde, de la Cnil, et de la Ligue des droits de l’homme (LDH).