Les "sans voix" interpellent les candidats

A un mois de l'élection présidentielle, des associations interpellent les candidats en donnant la parole aux plus pauvres.
A un mois de l'élection présidentielle, des associations interpellent les candidats en donnant la parole aux plus pauvres.
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avec AFP
Plusieurs associations caritatives souhaitent que les plus pauvres soient entendus.

"Avant de donner votre voix, écoutez celle des plus pauvres". C’est ce que l’on pourra lire mardi dans les quotidiens nationaux et régionaux, qui diffusent un supplément intitulé "Paroles de sans-voix". L’initiative, menée par ATD Quart Monde, Amnesty International et le Secours catholiques, a pour objectif de donner la parole aux plus pauvres, à l’approche du scrutin présidentiel. Une première édition avait été publiée en 2007, juste avant la présidentielle.

"Le regard sur l’exclusion doit changer", annoncent en préambule les présidents des trois associations, qui souhaitent "interpeller nos candidats à la fonction suprême sur la condition des membres les plus fragiles de notre population". "Faire recevoir des personnes précaires par les candidats est difficile", note François Soulage, président du Secours catholique. 

8 millions de personnes pauvres

"Est-il normal que plus de 8 millions d’hommes, de femmes et d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté ?", s’insurge de son côté le député UMP Etienne Pinte, qui dirige aussi le Conseil national de lutte contre l’exclusion et qui est interviewé dans le supplément. 

Dans ce journal de huit pages, les lecteurs des quotidiens nationaux et d’une vingtaine de quotidiens régionaux pourront notamment découvrir le portrait de Paulette Liard, devenue conseillère municipale dans le Nord, après des années de galère. D’autres articles évoquent les bénéficiaires du RSA, le Collectif pour la dignité et contre la pauvreté ou encore l’insertion de jeunes Roms. 

Le logement, première revendication

Les trois associations à l’origine de ce journal présentent plusieurs revendications, au premier rang desquelles le logement, "mesure de base pour lutter contre la précarité", explique à Libération le président du Secours Catholique. Les autres demandes portent sur la garde des enfants, l’"augmentation réelle des minimas sociaux" et sur le travail des demandeurs d’asile, un sujet sur lequel "pour le moment, aucun candidat ne s’est engagé".