Les protagonistes de l'affaire Clearstream

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le procès Clearstream opposera pour la première fois un chef d'Etat en exercice et un ancien premier ministre, Dominique de Villepin.

Plus de 40 parties civiles et 5 personnes renvoyées en correctionnelle : le procès Clearstream s'ouvre lundi à Paris.

> Les politiques

Nicolas Sarkozy. Le président s’est constitué partie civile en janvier 2006. Il rentre dans le dossier en 2004, quand une lettre d’un corbeau, le mettant en cause, est adressée au juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke. Nommé de nouveau ministre de l’Intérieur en 2005, il n'a de cesse de prouver l'implication de Dominique de Villepin dans l'affaire.

Dominique de Villepin. Accusé d’avoir participé à une machination visant à déstabiliser Nicolas Sarkozy, il risque jusqu'à cinq ans de prison pour "complicité de dénonciation calomnieuse, complicité d'usage de faux, recel de vol".

En 2004, installé place Beauvau, Dominique de Villepin fait mener une série d’enquêtes par la DST sur la société Clearstream. En 2004, l’un de ces rapports innocente Nicolas Sarkozy cité dans de faux listings. Mais il garde l’information pour lui.

En 2006, il est entendu comme témoin dans cette affaire lors d'une audition fleuve de 17 heures.

 

L’ancien premier ministredénonce, la position de Nicolas Sarkozy qu'il juge irrégulière et privilégiée, puisqu'il a autorité indirecte sur le procureur en tant que chef de l'Etat.

Michèle Alliot-Marie. Les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons avaient entenduMichèle Alliot-Marie à deux reprises comme témoin. Ils cherchaient à savoir si en 2004 celle qui était alors ministre de la Défense était au courant de la présence de noms de personnalités, dont Nicolas Sarkozy, sur des listings bancaires de Clearstream.

> Les ex-cadres d’EADS

Imad Lahoud. Cet ancien trader est le frère de Marwan Lahoud, actuel directeur général d'EADS chargé du marketing, de l'international et de la stratégie. Il est le gendre de François Heilbronner, ancien directeur adjoint et directeur du cabinet du premier ministre Jacques Chirac (de 1975 à 1976 et 1986). Ancien cadre d'EADS, il est soupçonné d'avoir falsifié les listings de Clearstream pour nuire à Nicolas Sarkozy.

Jean-Louis Gergorin. Vice-président d'EADS de l'époque, Jean-Louis Gergorin, ami de Dominique de Villepin est soupçonné d'avoir transmis de faux listings issus de la chambre de compensation Clearstream à partir de 2004 au juge d'instruction Renaud van Ruymbeke. Il est le "corbeau" de l’affaire, selon le procureur Jean-Claude Marin. Il fait partie des cinq personnes renvoyées en correctionnelle aux côtés d’Imad Lahoud, du journaliste Denis Robert, de l'auditeur Florian Bourges et de Dominique de Villepin.

> Les magistrats

Jean-Claude Marin. Procureur de la République au parquet de Paris, il a ouvert l'information judiciaire pour dénonciation calomnieuse quand les seuls plaignants étaient des industriels. Fin août, il affirmait sur Europe 1 que Dominique de Villepin aviat été "un des bénéficiaires collatéraux, mais parfaitement conscient" de l'affaire Clearstream.

Jean-Marie d'Huy et Henri Pons. Les deux juges d'instruction ont débuté leur enquête après les premières plaintes déposées à l'automne 2004 pour dénonciation calomnieuse.

Renaud Van Ruymbeke. En charge de l'affaire des frégates de Taiwan, il dévoile en quelques mois que les listings de Clearstream sont faux.

> La DST

Philippe Rondot. Lié à la DST comme de la DGSE, le général Rondot a notamment piloté la traque internationale du terroriste Carlos. En 2003, en charge des réseaux islamistes, il demande à Imad Lahoud de se renseigner sur la nébuleuse financière d'Al-Qaeda. A partir du fichier remis par Denis Robert, Lahoud se faisait fort de démasquer, par manipulation informatique, les véritables bénéficiaires des comptes chez Clearstream.

> Le journaliste

Denis Robert. Ancien journaliste à Libération, il a écrit en 2001 et 2002 deux livres dénonçant l'opacité de Clearstream, chambre de compensation internationale chargée, à l'origine, de faciliter les transactions financières tout en assurant leur traçabilité. En 2006 il est mis en examen pour "recel de vol et recel d'abus de confiance". Il est soupçonné d'avoir reçu en 2002 des listings bancaires de Clearstream, qui auraient été ­dérobés par Florian Bourge.

> L’auditeur

Florian Bourges. Ce jeune auditeur d’Arthur Andersen a été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour abus de confiance et vol des fichiers Clearstream. Il est soupçonné d’avoir dérobé d'authentiques listes de comptes anonymes en 2002 au siège de Clearstream, société financière luxembourgeoise, sur laquelle il réalisait un audit. Il aurait remis ces document à Imad Lahoud.