Les pomiculteurs relaxés

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avec Stéphane Barnoin , modifié à
Trois agriculteurs de Corrèze étaient accusés d'avoir projeté des insecticides par vent trop fort.

C'était une première en France. Des agriculteurs, en l'occurrence des pomiculteurs, étaient poursuivis, devant le tribunal correctionnel de Brive, pour avoir utilisé des pesticides hors des conditions prévues par la loi, -en l'occurence d'avoir épandu les produits sur leurs fruits par vents trop forts- en Corrèze. Mais le tribunal a finalement décidé jeudi matin de relaxer au bénéfice du doute ces trois pomiculteurs corréziens.

Une habitante de Vigeois avait porté plainte parce que, selon elle, les trois producteurs de pommes usaient et abusaient des traitements chimiques alors que le vent soufflait fort, entraînant des conséquences importantes sur sa santé. Christina Sainte-Marie, qui vit à plusieurs centaines de mètres de son premier voisin, disait vivre un véritable enfer ainsi que sa famille

"Nous ne pouvons pas respirer"

Depuis trois ans, elle ne supporte plus les traitements chimiques dans les exploitations de pommiers aux alentours. "Nous ne pouvons plus profiter de cette maison, nous ne pouvons pas manger dehors, nous ne pouvons pas travailler dehors", regrette la jeune femme au micro d’Europe 1. "Du mois de mars au mois de septembre nous ne pouvons plus aérer, nous ne pouvons pas respirer. J’ai mal à la tête, j’ai des envies de vomir", se désole-t-elle.

"Dès que nous entendons le bruit de sulfatage, nous courons nous réfugier" :

Soulagement pour les trois agriculteurs

Pour les trois agriculteurs mis en cause, la relaxe est un soulagement. Lors d’une première audience en janvier, le procureur avait requis 1.000 euros d’amende contre chacun des trois producteurs. "On essaye de travailler de la manière la plus propre possible", a réagi l'un des pomiculteurs, Clément Duviallard, à l'issue du délibéré. Aux côtés de ses deux co-prévenus, il avait contesté l'infraction, expliquant que, selon leurs constatations, avec "le mouvement des branches et des herbes", il pensait que le vent était sous les 19 km/h réglementaires.

Christina, d'ailleurs, ne croyait pas à une condamnation cette fois-ci, "vue la puissance du lobby industrielle, ce serait un miracle", avait-elle confié.