Les lycéens auront le "droit à l'erreur"

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C’est une des lignes directrices de la réforme présentée jeudi par Luc Chatel, presque un an après le retrait d’un premier texte.

Luc Chatel a présenté jeudi le visage du futur lycée français. "Nous voulons passer d'une école pour tous à une école qui garantisse la réussite de chaque élève et donne une place pour chacun à l'issue du lycée", a promis le ministre de l’Education nationale. L’un des maîtres-mots de cette réforme : le "droit à l'erreur".

La classe de seconde va ainsi devenir "une classe de détermination", où l'élève pourra explorer de nouvelles matières pour réfléchir à son orientation sans s'engager. Outre un tronc commun, la réforme prévoit l'introduction de deux enseignements d'exploration différents de trois heures au total. L’économie deviendra ainsi obligatoire pour tous les élèves de seconde. La classe de première constituera un début de spécialisation, sans pour autant rendre le parcours du lycéen irréversible, grâce à un "tronc commun" de quinze heures. Des stages-passerelles vont aussi être organisés pour changer de filière. Enfin, la terminale devient la classe où le lycéen se spécialise en fonction de ses projets d'études supérieures.

Une autre nouveauté : la création d'un "accompagnement personnalisé" en petits groupes de deux heures hebdomadaires : soutien, approfondissement, aide à l'orientation, acquisition de méthodes de l'enseignement supérieur... Des cours de littérature en langue étrangère sont aussi prévus pour tous les élèves des filières littéraires.

Les grandes lignes de cette réforme avaient été dévoilées dès le 13 octobre dernier par Nicolas Sarkozy. Mais il s’agit déjà de la deuxième version de ce projet. Il y a presque un an, fin 2008, Xavier Darcos, le prédécesseur de Luc Chatel à l’Education nationale, avait dû retirer sa réforme après des manifestations de lycéens. Ce nouveau texte entrera en vigueur à la rentrée 2010 pour la classe de seconde, 2011 en première, 2012 en terminale.

Comment cette version revue et corrigée est-elle accueillie ? "Ni bonne ni mauvaise, cette réforme ne règle que peu de problèmes", a réagi la première organisation lycéenne UNL. Gérard Aschieri, le secrétaire général de la fédération FSU, s'est quant à lui interrogé sur les cours d'économie obligatoires en seconde : "Je crains que ces enseignements exploratoires ne se réduisent à un peu de tourisme. Or on a besoin d’une vraie formation pour les jeunes". De son côté le SE-Unsa, troisième syndicat du secondaire, a estimé dans un communiqué que, sur le lycée, "on avance".

En marge d’un déplacement de François Fillon, des heurts se sont produits lors d’une manifestation qui a rassemblé 150 lycéens à Reims. Deux policiers ont été légèrement blessés et sept élèves ont été placés en garde à vue. A Dijon, une autre manifestation a été organisée contre la réforme du lycée. En marge de ce défilé, cinq lycéens ont été arrêtés.