Les héritiers du comte de Paris récupèrent leur trésor

Le comte et la comtesse de Paris figurent parmi les dix héritiers qui ont obtenu gain de cause pour récupérer une partie du trésor des Bourbons.
Le comte et la comtesse de Paris figurent parmi les dix héritiers qui ont obtenu gain de cause pour récupérer une partie du trésor des Bourbons. © MaxPPP
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Frédéric Frangeul avec Fabien Cazeaux et AFP , modifié à
Une partie des biens historiques des rois de France, estimés à plusieurs dizaines millions d'euros, leur seront restitués.

L’INFO.  Le trésor des Bourbons revient dans la famille royale. Après douze ans de procédure, les héritiers du comte de Paris vont pouvoir récupérer "les biens historiques du trésor des rois de France", composé notamment de tableaux, d'une valeur de "plusieurs dizaines de millions d'euros", selon leur avocat Me Olivier Baratelli.

Une longue bataille judiciaire. Dix héritiers du comte de Paris Henri d'Orléans, mort en 1999, avaient engagé en 2001 une longue bataille judiciaire pour récupérer les biens que leur aïeul avait donnés à la Fondation Saint-Louis qu'il avait créée. Le tribunal de grande instance de Paris a en revanche refusé de leur restituer les châteaux d'Amboise et de Bourbon-l'Archambault, la chapelle royale de Dreux et la chapelle expiatoire de Paris qu'ils revendiquaient également.

"Un jugement historique".  Me Baratelli, avocat de Jacques d'Orléans et d'Hélène d'Orléans, a salué vendredi le jugement "historique" rendu jeudi, qui "voit un tribunal de la République restituer aux enfants de la Famille de France des biens qui avaient été "offerts" par celui qui pensait pouvoir contourner les lois de la République".  Et l’avocat de préciser, au micro d’Europe 1 : "tout compte de Paris qu’il fût, il se devait de ne pas déshériter ses enfants et de leur réserver 75% de sa fortune, comme dans n’importe quelle famille".

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Un donation non valable. Le tribunal a estimé que la donation du comte de Paris en 1976 était entachée de "nullité absolue", faute d'autorisation administrative d'une part et d'acte passé devant un notaire d'autre part, selon Me Baratelli. Deux "omissions" qui, selon l'avocat, montraient la volonté du comte de Paris de "dissimuler les biens considérables dont il voulait priver ses enfants".

Des dessins de Louis XIV... Concrètement, la fondation Saint-Louis doit restituer aux héritiers les portraits de Louis XIII et de Louis XIV enfant par Philippe de Champaigne, le carnet de croquis que Louis XIV a réalisé à l'âge de sept ans, le portrait de la duchesse d'Orléans, le manuscrit des Statuts de l'Ordre de Saint-Michel datant de la fin du XVe siècle.

Qui seront exposés. Les héritiers vont également récupérer un abrégé des finances de Louis XIV datant de 1682 en velours calligraphié, les aquarelles de Carmontelle et du prince de Joinville, le grand collier de l'Ordre de la jarretière, le service de porcelaine de Sèvres livré en 1840 à la reine Marie-Amélie. Les objets restitués ont vocation à être exposés, à Versailles pour les 70 dessins de Louis XIV, ou au Louvre pour le tableau de Louis XIII, selon Me Baratelli.