Les femmes de soldats réclament les paies

Des épouses de soldats manifestent samedi devant le ministère de la Défense.
Des épouses de soldats manifestent samedi devant le ministère de la Défense. © REUTERS
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avec Aude Leroy , modifié à
Des épouses de militaires ont manifesté samedi devant le ministère de la Défense.

Leurs maris sont tenus à un devoir de réserve. Alors samedi matin, ce sont les femmes de soldats qui ont manifesté devant le ministère de la Défense. Elles dénoncent les difficultés financières auxquelles elles sont confrontées depuis que le paiement de la solde des militaires de l'armée de Terre connaît des ratés. En cause, un nouveau logiciel de gestion de paie mis en place début octobre. Depuis, les soldes sont rarement versées intégralement.

Depuis cinq mois, la solde du mari de Sandra, d'environ 2.000 euros net, n'a jamais été versée intégralement. Pour cette maman de deux enfants, cela signifie débrouille, mais surtout galères. "On mange une tranche de jambon pour trois, pas de viande rouge, pas de fruit, pas de légume. [On reçoit] des lettres d'huissiers, pour des factures impayées, qui sont réglées par la famille. Donc on a des dettes auprès de la famille, en plus de la banque et de l'assistance sociale", dénonce Sandra, sur Europe 1.

"Nos hommes travaillent, il faut les payer"

Angélique est elle aussi épouse de soldat. Elle est à l'origine de la manifestation de samedi. "Y a un ras-le-bol. Le ministère ne donne aucune réponse à nos courriers et nos coups de fil. Certaines familles ont eu leur cas réglé. Mais de nouveaux cas sont arrivés en janvier et février - certains n'ont même pas eu de solde", assure-t-elle sur Europe 1. "On veut des réponses. Les réponses ne peuvent pas continuer à vivre dans cette détresse. Nos hommes travaillent et il faut les payer", réclame Angélique.

Le ministère de la Défense est conscient du problème et tente de régulariser les dossiers au plus vite. Selon le ministère, 1.300 hommes sont encore concernés. Le DRH du ministère, Jacques Roudière, doit recevoir les épouses mécontentes samedi matin. Mais il ne pourra pas leur annoncer d'échéance précise de règlement du problème. "Chacun des cas connus sera traité immédiatement. Mais vous dire que le système sera parfait le mois prochain, ça ne serait pas raisonnable", explique-t-il à Europe 1.