Les déportés homosexuels honorés

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avec AFP , modifié à
Rudolf Brazda, dernier survivant des déportés homosexuels, a reçu la Légion d'honneur.

Un triangle rose cousu sur les habits. C’est ainsi que les nazis cataloguaient et identifiaient les homosexuels, souvent condamnés à la déportation vers les camps d’extermination. Rudolf Brazda a fait partie de ces déportés et c’est en tant que symbole de cette discrimination qu’il a reçu dimanche la Légion d’Honneur.

32 mois d'enfer à Buchenwald

Inscrit sur la promotion de Pâques de la Légion d'honneur, Rudolf Brazda, 97 ans, est a priori le dernier survivant des victimes du nazisme qui furent déportées à cause de leur homosexualité. Il a survécu à 32 mois d'enfer à Buchenwald entre 1942 et 1945.

Mais il n'a commencé à témoigner sur son expérience de déporté qu'en 2008, à l'occasion de l'inauguration d'un monument en mémoire des "Triangles roses" au coeur de Berlin. Il s'était manifesté après avoir lu dans la presse que, selon les porteurs du projet, ce drame ne comptait plus de survivant. Depuis, le nonagénaire a multiplié les témoignages auprès du grand public et notamment des jeunes générations.

"Un pas supplémentaire dans la reconnaissance"

Il a été nommé sur le contingent du Premier ministre, a précisé Philippe Couillet, président de l’association "Les oubliés de la Mémoire", qui milite pour la reconnaissance des souffrances des "triangles roses". Cette distinction "marque un pas supplémentaire dans la reconnaissance par la nation de la déportation homosexuelle", s’est réjoui Philippe Couillet.

"Il tient à se mettre sur un pied d'égalité avec les normaux", témoigne ce confident Rudolf Brazda :

Il recevra sa Légion d'honneur jeudi dans un collège de Puteaux, dans les Hauts-de-Seine, à l'occasion d'une intervention devant des élèves. Sa distinction lui sera remise par Marie-José Chombart de Lauwe, ancienne résistante et déportée à Ravensbrück, aujourd'hui présidente de la Fondation pour la mémoire de la déportation.