Les déchets électriques bien collectés

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Marion Sauveur avec Astrid Bard et agences , modifié à
Le taux de collecte des déchets d'équipements électriques a dépassé l’objectif fixé.

Réfrigérateurs, télévisions, téléphones portables, lave-vaisselles, grille-pains, radiateurs traînent dans nos caves, garages ou greniers une fois qu’ils sont hors service. Pourtant une filière de collecte et de traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) a été mise en place en 2006. Et le bilan des trois premières années d’existence est plutôt positif.

Le taux de collecte par habitant de ces déchets électriques avait été fixé à quatre kilos par an. Avec 5,7 kilos de DEEE collectés par habitant en 2009 contre 2,5 kilos en 2007, la progression est spectaculaire et l’objectif rempli.

10 kilos en 2014

Pour autant, le taux de collecte reste très inférieur à celui de nombre de pays européens, Suisse et pays nordiques notamment. "L'objectif numéro un est clair : aller chercher plus de kilos de déchets", pour qu'ils puissent être réutilisés, recyclés, ou valorisés, explique Christophe Pautrat, qui dirige ERP, l'un des quatre éco-organismes agréés. Ainsi, le gouvernement a décidé de placer la barre haute, avec un objectif de 10 kilos par habitant et par an à l’horizon 2014.
Pour que le chiffre progresse, il faut que chacun puisse apporter son vieil équipement dans un lieu fait pour. Aujourd’hui, il existe 18.600 points de collecte répartis sur toute la France. Le principe du "un pour un" (un ancien appareil repris pour un nouveau acheté) fonctionne plutôt bien. Il faut y ajouter les 3.400 déchetteries gérées par les collectivités territoriales.

"Un pour zéro"

La récolte des déchets est plus difficile pour les petits objets. L’important est faire évoluer les mentalités, assure-t-on au gouvernement. "On a tous l'habitude de garder nos vieux téléphones portables : il y en a entre 80 et 100 millions qui dorment dans nos tiroirs en France", souligne la secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, Chantal Jouanno, qui insiste sur la nécessité de les collecter. L'objectif est désormais d'encourager le principe du "un pour zéro" ("vous n'êtes pas obligés d'acheter un appareil pour en rapporter un").

Une fois les déchets récupérés, ils sont réutilisés, recyclés ou encore valorisés. Le taux atteint des chiffres entre 71% et 91% selon les catégories d’équipements concernées. Un chiffre conforme aux ambitions communautaires.

Vers un bonus-malus de l'éco-contibution

Pour encourager une conception des produits permettant un recyclage, le gouvernement a par ailleurs prévu, à compter du 1er juillet, la mise en place d'une sorte de "bonus-malus" de l'éco-contribution, qui est le prix payé par le producteur à l'éco-organisme auquel il choisit d'adhérer. Ainsi, l'éco-contribution sera majorée pour un téléviseur ou un ordinateur portable avec des lampes contenant du mercure.

Avec 1,3 million de tonnes par an, les déchets d'équipement électriques et électroniques ne représentent que 5% des ordures ménagères générées par les Français. Mais c'est aussi le secteur du déchet qui connait la plus forte croissance : entre 2 et 3% par an.