En trois mois, dans le département de l’Eure, 19 demandes de "débaptisations" ont été enregistrées, contre 6 sur une année entière en moyenne. Dans la Manche, ce sont 12 requêtes de ce type qui ont été enregistrées depuis le début de l’année, contre 2 ou 3 par an en temps normal. Dans une dizaine de départements de l’Ouest de la France, région de forte tradition catholique, ce mouvement de rejet de l’Eglise prend de l’ampleur. Poussé par "l’effet Benoît XVI".
Evelyne, qui a ainsi choisi de se faire débaptiser, parle de "colère" et de "dégoût" après les récentes déclarations du pape sur l’inutilité et la dangerosité dupréservatif dans la lutte contre le sida. La main tendue aux évêques intégristes, dont Mgr Williamson qui avait tenu des propos négationnistes, et l’affaire de l’excommunication au Brésilde l’entourage d’une fillette violée qui avait subi un avortement, ont aussi beaucoup choqué au cours des derniers mois.
Les demandes de "débaptisations" viennent en majorité de catholiques non-pratiquants qui trouvent grâce à internet des formulaires-type pour procéder à l’apostasie, c’est-à-dire "l’abandon public et volontaire d’une religion".
L’Eglise catholique reçoit ces demandes et répond qu’elle ne peut annuler le sacrement du baptême. Pour une "débaptisation", elle inscrit seulement dans la marge du registre la mention "a renié son baptême", avec la précision de la date. Le "débaptisé" reçoit alors une attestation.