Les centres éducatifs fermés critiqués

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avec AFP
Un rapport fait état de "recours abusif" aux "contraintes physiques" de la part des éducateurs.

Le contrôleur général des lieux de privation, Jean-Marie Delarue, tire la sonnette d’alarme sur les centres éducatifs fermés (CEF). Ses services ont en effet contrôlé quatre de ces centres, à Beauvais (Oise), Sainte-Gauburge-Sainte-Colombe (Orne), Fragny (Saône-et-Loire) et L'hôpital-le-Grand (Loire). Et les conclusions tirés, publiées mercredi au Journal Officiel, sont alarmantes.

Les éducateurs travaillant dans les centres éducatifs fermés auraient un cruel manque de formation, selon Jean-Marie Delarue. Résultat : les contraintes physiques seraient utilisées beaucoup trop fréquemment pour régler les conflits.

Des éducateurs mal formés

Les CEF, créés en 2002, sont de petites structures réservées à des mineurs délinquants multirécidivistes. Parmi leurs obligations, ces centres doivent assurer un véritable suivi éducatif des jeunes. Mais les éducateurs recrutés pour les entourer sont "peu ou pas formés à l'encadrement des mineurs", selon des recommandations publiées mercredi au

Les contrôleurs ont ainsi constaté dans certains CEF "le recours abusif, voire usuel, aux moyens de contrainte physique, qui sont parfois érigées, dans les équipes les moins qualifiées, au rang de pratique éducative". Et ces méthodes seraient plutôt violentes. Le rapport parle ainsi d’"enfermement, voire des placages au sol ou des corrections physiques".

Des tensions ravivées

Au lieu d’apaiser les tensions, ces pratiques ne feraient que raviver les problèmes entres les jeunes. Pour Jean-Marie Delarue, "cela témoigne d'une incapacité à gérer les conflits avec les enfants".

Par ailleurs, le rapport fait également état de "grandes variations" dans la prise en charge des soins de santé physique et mentale des enfants, souvent en souffrance. "Les liens avec la psychiatrie sont très ténus et quelquefois inexistants".