Les antiradars en colère

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avec agences , modifié à
Des milliers d'usagers ont manifesté samedi contre les "dérives" de la politique de sécurité routière.

Ils ont exprimé leur ras-le-bol. Plusieurs milliers d'usagers de la route, parmi lesquels des motards, cyclomotoristes, automobilistes et chauffeurs de poids lourds ont appelé à manifester samedi contre les "dérives autoritaires" de la politique gouvernementale de sécurité routière, dans "près de 80 villes en France et en outre-mer".

"Cette mobilisation historique forge l'union sacrée des usagers de la route dans le feu des manifestations qui se sont déroulées partout en France", a estimé dans un communiqué la Fédération française des motards en colère (FFCM), en pointe dans la fronde.

A Paris, les manifestants étaient 6.000 selon la police, 15.000 selon les organisateurs, pour dénoncer "la disparition des panneaux avertissant de la présence d'un radar, des sanctions aggravées en cas d'excès de vitesse et, pour les motards, l'obligation du port d'équipements rétro réfléchissants supplémentaires, des plaques d'immatriculation plus grandes et l'obligation de suivre une formation supplémentaire en cas d'interruption de 5 ans ou plus de l'assurance moto".

"Un harcèlement moral et financier"

"Si la sécurité routière reste bien sûr un enjeu public majeur, elle ne doit pas servir d'excuse à un harcèlement moral et financier des conducteurs", estime l'Union des usagers de la route dans un communiqué. "Les gouvernements doivent remettre en question leur politique uniquement basée sur la répression, qui a démontré son manque d'efficacité", ajoute l'Union, parlant de "politique répressive et infantilisante du gouvernement".

Après des chiffres de mortalité routière très mauvais sur les quatre premiers mois de l'année (+ 13 % de morts), le gouvernement a annoncé début mai la suppression des panneaux signalant les radars et l'interdiction des avertisseurs de radars. A un an de la présidentielle et des législatives, ces mesures ont provoqué une bronca de députés UMP inquiets pour leur réélection. Le gouvernement a finalement cédé aux parlementaires : les panneaux seront remplacés par des "radars pédagogiques" ne sanctionnant pas. Quant aux avertisseurs de radars, ils restent interdits, mais seront "transformés" en "avertisseurs de zones dangereuses".