Le témoignage qui pourrait relancer l'affaire Clearstream

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Deux jours avant l’ouverture du procès, le beau-frère de Dominique de Villepin a apporté samedi des éléments nouveaux.

L’anecdote pourrait constituer un rebondissement dans l’affaire Clearstream, deux jours avant l’ouverture du procès de Dominique de Villepin. Michel Piloquet, mari de la belle-sœur de l’ancien premier ministre, a expliqué samedi, sur le site d'informations Mediapart, avoir surpris Imad Lahoud en train de "pirater" son ordinateur en mars 2004, soit à la période où le nom de Nicolas Sarkozy a été ajouté dans les listings truqués.

Imad Lahoud, le falsificateur présumé des fichiers Clearstream, était l’ami et le voisin de Michel Piloquet. Ce dernier dit avoir surpris Imad Lahoud dans son bureau, une clé USB en main, et en compagnie d'une stagiaire, "fille de François Casanova, un policier des RG (aujourd'hui décédé) qui était en rapports étroits avec Imad Lahoud entre 2002 et 2004", explique Mediapart. François Casanova était un homme de confiance du numéro 2 des policiers des Renseignements généraux (RG), Bernard Squarcini, lui-même proche de Nicolas Sarkozy.

Voici le témoignage du beau-frère de Dominique de Villepin tel que l’a publié Mediapart :

Michel Piloquet dit n'avoir aucune certitude sur ce qu'Imad Lahoud et la fille de François Casanova faisaient dans son bureau. Mais cet épisode s’est produit au moment où l'enquête policière situe précisément l'introduction dans le fichier de patronymes susceptibles de mettre en cause Nicolas Sarkozy.

Prié de dire pourquoi il n'a pas révélé cet épisode plus tôt, Michel Piloquet explique qu’il n’avait pas jugé nécessaire d’en parler plus tôt à Dominique de Villepin. La lecture d'un article de presse défavorable à Dominique de Villepin et la parution d'un livre l'ont incité à se manifester.

Pour Mediapart, ce témoignage "risque de relancer les interrogations sur les conditions dans lesquelles le nom de l'actuel chef de l'Etat a été glissé sur les listings Clearstream, certains allant jusqu'à imaginer que Nicolas Sarkozy aurait tendu un piège à son rival Dominique de Villepin. Et non l'inverse". Jamais entendu dans cette affaire, Michel Piloquet se dit prêt à témoigner devant le tribunal correctionnel.

Le procès qui s'ouvre lundi jugera Dominique de Villepin et quatre autres suspects accusés d'un supposé complot contre Nicolas Sarkozy avant l'élection présidentielle de 2007. L'enjeu du procès sera de tenter de savoir qui a introduit le nom du chef de l'Etat, partie civile dans ce procès, dans ce fichier de comptes bancaires secrets au Luxembourg.

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