Le plan pour les SDF fraîchement accueilli

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Benoist Apparu a présenté mardi un plan d'organisation pour l'hébergement et l'accès au logement des sans-abri.

Avec l'arrivée de l'hiver, le gouvernement se penche sur le sort des sans-abri. Benoist Apparu, le secrétaire d'Etat au Logement, a présenté mardi un plan guidé par les volonté de créer un "service public de l'hébergement et de l'accès au logement", une idée proposée il y a un an par Martin Hirsch, haut commissaire aux solidarités actives, et de donner "la priorité absolue à l'accès au logement".

La principale innovation du dispositif est l’instauration d’un opérateur unique qui coordonnera l’ensemble des accueils de jour, des services d’accueil et d’orientation, des équipes mobiles, des hébergements d'urgence existants et des 115, et attribuera toutes les places d’urgence. Autre mesure phare du plan d’aide, l’instauration d’un "référent personnel" unique pour chaque sans-abri tout au long de son parcours. Une avancée réclamée par les associations. Il s’agira du référent insertion pour les personnes qui bénéficient du revenu de solidarité active.

Benoist Apparu veut également améliorer le "maillage territorial" des maraudes et les renforcer par une équipe médicale spécialisée en psychiatrie et addictologie. Le secrétaire d’Etat évoque aussi la mise en place à partir du 1er décembre d’un "outil informatique permettant de recenser l'ensemble des places d'hébergement d'urgence disponibles dans la capitale alors que le 115 du Samu social ne gère que 30% de ces places. Benoist Apparu propose enfin de taxer les marchands de sommeil, parallèlement à ces mesures. Des pénalités pour obliger les propriétaires à réaliser les travaux seront proposés au Parlement.

Les associations n'ont pas été convaincues par ces annonces. "La faiblesse considérable de ce plan est que dans une crise du logement sans précédent, on a justement rien sur le logement", a souligné Christophe Robert de la Fondation Abbé Pierre. "Chaque jour, de nouvelles personnes viennent grossir les rangs des demandeurs d'hébergement ou de logement social". Pour Didier Cusserne, d'Emmaüs, "on modifie l'agencement des tuyaux d'une usine à gaz mais sans forcément modifier la taille des tuyaux. Les bonnes questions sont posées, mais il n'y a aucune appréciation des besoins".

Enfin selon Hervé de Ruggiero, directeur général de la Fnars (fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale), tout est question de volonté politique : "les préfets ont des objectifs chiffrés en matière d'expulsions, de délinquance, il faut qu'ils en aient aussi en matière de lutte contre l'exclusion et la précarité".