Le père incestueux tente de s’expliquer devant les assises

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La cour d'assises de la Corrèze juge depuis lundi un homme accusé d’avoir violé sa fille avec qui il a eu 3 enfants.

Sûr de son fait, Patrick V. a expliqué lundi, à la barre, pendant trois heures comment ses "recherches personnelles" en génétique, à partir d'encyclopédies et de revues scientifiques grand public, l'avait convaincu qu'il "n'y avait aucun problème à une reproduction incestueuse". Cet homme de 57 ans est jugé pour viols par ascendant sur sa fille, Sophie, avec laquelle il a eu trois enfants. Le procès devant la cour d'assises de la Corrèze doit durer jusqu'à mercredi.

Au cours de cette première audience, l’accusé a parlé d’un "amour", qu'il a qualifié de "réciproque", avec sa fille. Il a reconnu des "moments de câlins" et des "caresses sur tout le corps" puis, à partir de 1997, des relations sexuelles. Sophie était alors âgée de 23 ans. L’homme a en revanche nié toute atteinte sexuelle lors de la minorité de sa fille, reconnaissant simplement l'avoir filmée nue quand elle avait 16 ans.

Laurent, le jeune frère de Sophie, a raconté pour sa part que son père, technicien de formation, avait l'intention de monter une sorte de "communauté" de consanguinité dans la ferme à Lacelle, en Corrèze, où la famille était installée. Son projet : créer "une race débarrassée de toute imperfection". "Il disait qu'il était parfait, que Sophie était parfaite aussi, et qu'à eux deux ils devraient refaire le monde", a ajouté l’ex-épouse de l’accusé.

Cette mère a assuré qu’elle vivait, comme toute sa famille, sous l’emprise psychologique de son mari. Pendant des années, Sophie, aujourd'hui âgée de 35 ans, a elle-même nié toute relation incestueuse avec son père. Le code pénal français ne réprimant pas l'inceste en tant que tel, le procès qui s'est ouvert à Tulle devra principalement déterminer si l'accusé a effectivement exercé une contrainte morale auprès de sa fille majeure. Patrick V. risque la réclusion criminelle à perpétuité.

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