Le mystère demeure autour de l’AF 447

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Europe1.fr (avec Matthieu Bock) , modifié à
Les dernières recherches des boîtes noires de l'épave du vol AF 447 Rio-Paris ont échoué.

La troisième campagne de recherches de l'épave du vol AF 447 Rio-Paris dans l'Atlantique s'est achevé mardi sur un échec, au grand dam des familles de victimes, qui ignorent encore les causes de ce crash. Le Bureau enquêtes et analyses (BEA), en charge de l'enquête, a annoncé mardi n'avoir pas encore décidé si une nouvelle opération en mer allait être engagée.

"Nous avons décidé de faire un bilan de toutes les opérations de recherches qui ont commencé il y a pratiquement un an. Il nous faudra au moins un mois ou deux pour être capables de faire ce bilan et éventuellement prendre une décision de poursuivre les recherches", a indiqué le directeur du BEA Jean-Paul Troadec.

Les boîtes noires restent introuvables

Le scénario de la catastrophe reste mystérieux et ne pourra être éclairci qu'en cas de découverte des "boîtes noires" - l'enregistreur de données de vol et celui des conversations du cockpit. Seuls des débris, dont l'empennage de l'avion, ont été jusqu'ici repêchés, immédiatement après l'accident, ainsi qu'une cinquantaine de corps.

Deux pistes sont actuellement privilégiées dans l'enquête sur l'accident de l'Airbus français qui a fait 228 morts le 1er juin 2009 : Certains mettent en cause une défaillance des sondes "Pitot" de mesure de vitesse, d’autres avancent que l’avion aurait pu avoir effectué un demi-tour pour sortir d'une zone de cumulonimbus ou retourner vers le Brésil.

L’attente des familles de victimes

"C’est une très grande déception pour toutes les familles que les recherche s’arrêtent", a réagi Jean-Baptiste Audousset, président de l'association Entraide et Solidarité AF447, au micro d’Europe 1.

"On ne s’arrêtera pas là. On demandera à ce qu’il y ait une quatrième phase de recherche qui soit lancée dans les plus brefs délais pour continuer à trouver l’avion", a-t-il ajouté avant de se montrer accusateur : "Il faudrait déjà qu’il y ait une très grande transparence de la part du BEA et du ministère de la Défense nationale".

L’enquête ralentie par une bataille d’experts

Les recherches pourraient ne pas avoir été facilitées par les deux organismes chargés de l’enquête. La Marine nationale et le BEA ne seraient pas tombés d’accord sur leur estimation respective de la position actuelle de l’épave et des boîtes noires, selon le quotidien Le Figaro daté de mardi.

Le ministère français de la Défense avait annoncé le 6 mai avoir défini, par une étude en laboratoire, une zone grande comme Paris, dont l'exploration par des robots sous-marins n'a rien donné. Une source proche du BEA, citée par Le Figaro, estime que l'armée s’est trompé dans la délimitation de la zone de recherches.

"Nous avons retiré certaines positions mais nous maintenons que certaines positions communiquées au BEA sont justes. Elles n'ont pas été explorées", a réagi un membre du ministère de la Défense.