Le meurtrier de sa fille lui verse 0,26 euros

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avec Marie Peyraube , modifié à
Cette mère ne supporte plus de voir le nom du meurtrier de sa fille sur son relevé de compte.

Aurélie, une jeune professeure de danse, a été assassinée en novembre 2006 à Challans, en Vendée, par son ancien petit ami. Un homme qui a été condamné à 14 ans de réclusion criminelle ainsi qu’à verser 6.000 euros d’indemnité. Depuis, tous les mois, les parents d’Aurélie voient apparaître sur leur relevé de compte un virement portant le nom du meurtrier de leur fille.

Deux versements de 26 et 96 centimes d’euros, ce sont les sommes que l’homme condamné envoie chaque mois aux parents d’Aurélie depuis sa prison, dont le nom apparaît également sur le relevé de compte. Une souffrance morale intense pour un montant dérisoire.

"C’est de la torture morale"

"J’ai eu envie de vomir" en ouvrant le dernier relevé de compte, confie la mère d’Aurélie, Frédérique, au micro d’Europe 1. "Ce n’est pas possible, c’est inadmissible, c’est de la torture morale et visuelle. Un relevé de compte, c’est intime. Et là, il rentre encore plus dans l’intimité", déplore-t-elle.

Avec ce rythme, les parents d’Aurélie ont calculé qu’il faudrait 427 ans au meurtrier de leur fille pour rembourser l’intégralité de la somme à laquelle il a été condamné. "C’en est ridicule. Ça aurait pu faire rire, mais c’est de la souffrance", s’insurge la mère d’Aurélie.

Le Fonds de garantie aux victimes mobilisé ?

Pour les parents d’Aurélie, c’est le Fonds de garantie des victimes qui devrait leur verser en intégralité les 6.000 euros. Puis se retourner vers le meurtrier de leur fille pour obtenir le règlement de la somme, sans que cela ne passe plus par eux désormais.

"J'aimerais trouver une sorte de sérénité, mais je n'en suis pas encore là. On ne fait pas le deuil d'un enfant, on l'a mis au monde", confiait récemment Frédérique, dans les colonnes d’Ouest France.