Le malaise des profs stagiaires

Les professeurs stagiaires sont soumis à une pression exceptionnelle.
Les professeurs stagiaires sont soumis à une pression exceptionnelle. © MAXPPP
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avec Noémie Schulz , modifié à
- Une étude de l’Unsa montre que ces enseignants vivent une première année difficile.

L’année scolaire est particulièrement difficile pour les 15.000 enseignants stagiaires qui ont été envoyés à la rentrée face à des élèves, sans formation pratique. L’Unsa Education a réalisé une enquête auprès de ces jeunes enseignants, dont Europe 1 révèle jeudi les résultats en exclusivité. Ces jeunes enseignants se sentent mal formés, ils assurent travailler énormément pour préparer leurs cours. Et, signe d’un vrai malaise, 8% d’entre eux ne sont pas sûrs d'avoir envie de poursuivre dans cette voie.

Anna est de ceux-là. A près de 30 ans, elle a choisi ce métier sur le tard, pleine d'assurance. Elle a passé plus d'un an à préparer le concours, puis a enfin accédé en septembre, à son rêve : faire la classe à des collégiens. Mais très vite, Anna a été submergée, débordée de travail, et elle se sent seule. "On a tout de suite 18 heures de cours, donc l’équivalent d’un temps-plein de prof aguerri", témoigne la jeune femme sur Europe 1.

"L'angoisse s'installe"

La situation devient alors invivable. "On a très peu d’heures de sommeil, pas le temps de vraiment manger, une perte de poids assez rapide, une angoisse qui s’installe, beaucoup beaucoup de pleurs", poursuit Anna. "Et vraiment un stress permanent qui ne s’arrête jamais, qui ne s’arrête pas du week-end, qui ne s’arrête pas pendant les vacances. Après plusieurs arrêts maladie, on a tous été d’accord pour dire qu’il valait mieux pour tout le monde, pour moi mais aussi pour les élèves, que ça s’arrête là. Et c’est beaucoup de gâchis."

"On est dans un stress permanent" :

Sans aller jusqu'à la démission, 85% des stagiaires interrogés par l’Unsa ne se trouvent pas assez formés pour exercer ce métier et manquent de temps pour préparer les cours. Malgré tout, les trois quart d'entre eux continuent de croire en leur métier.