Le lac Vostok va-t-il livrer ses mystères ?

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Aurélie Frex , modifié à
Le forage des 4 km de glace qui le recouvrent s’achève. Découvertes scientifiques attendues.

Il est grand comme trois fois le lac Léman et ses eaux sont enfermées sous une couche de quatre kilomètres de glace depuis 30 millions d’années. Après plus de 20 ans de forage par des équipes russes, le lac Vostok pourrait enfin livrer ses secrets, parmi lesquels des formes de vie inconnues. Un évènement de taille pour le monde scientifique.

L’existence de ce lac subglaciaire, le plus étendu et le plus profond d’Antarctique, n’est connue que depuis les années 1970. Dès sa découverte, le monde scientifique a compris l’enjeu de son forage, désirant faire de ce lieu une véritable archive du passé. Le lac pourrait en effet renfermer des micro-organismes ou des algues capables de révéler des éléments fondamentaux sur la vie il y a plusieurs millions d’années, et sur son adaptation à des conditions extrêmes.

Une eau coupée du reste du monde

La fascination des scientifiques pour Vostok s’explique par le fait que la vie s’arrête lorsque l’eau est gelée. Cela signifie qu’il est probable que des formes de vie évoluent depuis des millions d’années dans l’eau du lac, de façon indépendante du reste du monde, protégées par quatre kilomètres de glace dénuée de toute vie.

Objectif presque atteint

Le forage de la calotte de glace qui recouvre le lac Vostok est presque achevée. Il ne reste que quelques dizaines de mètres pour atteindre l’eau, et les équipes du Pr. Valéry Lukin travaillent actuellement 24h sur 24 pour atteindre leur but à temps. Car les scientifiques n’ont que jusqu’au 6 février, soit dans quatre jours, pour terminer leur travail. Après cette date, qui marque la fin de l’été austral, les conditions météorologiques hostiles rendront impossible leur travail.

Un échec il y a 13 ans

Les scientifiques ont rencontré de nombreux obstacles dans leurs travaux. Dès 1998, lorsqu’ils avaient atteint 3.623 mètres de profondeur, le forage avait dû être stoppé pour des raisons environnementales. Le mélange à base de kérosène utilisé alors pour le forage présentait un risque de contamination du lac, resté pur jusqu’ici.

Une nouvelle technique, à base de silicone, a cette fois-ci été utilisée. Une fois le forage terminé, l’eau du lac remontera sous l’effet de la pression, et gèlera, permettant d’extraire une précieuse carotte de glace. Le prélèvement ne pourra toutefois se faire qu’en fin d’année 2011, lors du prochain été austral. Patience donc…