Le gouvernement s’attaque à la bronzette sous UV

La course au teint hâlé n'est pas sans danger, le gouvernement a donc décidé de mieux encadrer le secteur des salon de bronzage par UV artificiels.
La course au teint hâlé n'est pas sans danger, le gouvernement a donc décidé de mieux encadrer le secteur des salon de bronzage par UV artificiels. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
La nouvelle ministre de la Santé veut durcir les règles encadrant les appareils à ultra-violets.

La course au look parfait pousse de nombreux Français dans les solarium et autres salons de bronzage UV afin de présenter un teint halé toute l’année. Sauf que cette pratique, au-delà du caractère bien temporaire du bronzage, est dangereuse. Pire, elle serait directement responsable de plusieurs décès par cancer de la peau, comme le montre une nouvelle étude scientifique. La nouvelle ministre de la Santé a donc décidé d’agir rapidement.

"Durcir très considérablement les règles"

Fraîchement installée à la tête du ministère de la Santé, Marisol Touraine a dévoilé mercredi son premier projet : préparer un décret qui "va durcir très considérablement les règles" régissant l’usage des cabines et autres appareils de bronzage artificiel.

Le renforcement des contrôles et des sanctions doit permettre de "mieux protéger les utilisateurs en encadrant plus strictement l'utilisation de ces appareils", en obligeant notamment les centres de bronzage à proposer "gratuitement" des lunettes de protection à leurs clients.

Outre ces contrôles renforcés, le gouvernement souhaite instaurer une obligation d'affichage des risques pour la santé dans les centres de bronzage et sur les appareils eux-mêmes. Le gouvernement réfléchit également aux moyens de restreindre la possibilité d'acheter via Internet ces appareils UV par le grand public.

Une dernière étude conforte cette méfiance

Si la ministre de la Santé a décidé de cibler en priorité les cabines à UV, c’est parce qu’elles sont fréquemment pointées du doigt, accusées de favoriser les cancers de la peau, aussi appelés mélanomes cutanés.

Déjà classées internationalement comme "cancérogènes certains pour l'homme", les cabines UV viennent d’être à nouveau pointées du doigt par une récente étude réalisée par des chercheurs de l'Ipri, de l'INVS et de l'INPES.

"Même si les UV artificiels ne sont responsables que d'une part modeste du nombre de mélanomes cutanés, en termes d'incidence et mortalité, la pratique du bronzage en cabine est responsable de 100 à 350 nouveaux cas incidents annuels de ce cancer cutané très dangereux", souligne cette étude publiée mercredi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).

De 19 à 76 victimes chaque année

Au-delà des potentiels 350 cas de cancer recensés chaque année, l’étude avance un autre chiffre encore plus inquiétant : "entre 19 et 76 décès annuels sont attribuables aux cabines de bronzage". Sachant que 3,5% des Français interrogés pour cette étude ont déclaré s’être rendu au moins une fois dans un salon UV au cours des douze derniers mois, le phénomène est loin d’être mineur.

"Face à l'essor de ce problème, un renforcement des actions de prévention pour diminuer la pratique des UV artificiels à visée esthétique s'impose", concluent les auteurs de cette étude, proposant plusieurs pistes comme le renforcement de la prévention, des campagnes de communication ou des "taxations spécifiques" pour les appareils à UV artificiels. Certains chercheurs prônent même une interdiction pure et simple de ces appareils.