Le fisc l'aurait traqué jusque dans sa tombe

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Frédéric Frangeul , modifié à
Un défunt d'un cimetière de l'Orne a reçu une lettre du Trésor public. Mauvaise blague ?

L’INFO. C'est à une adresse bien particulière que le facteur d'Autheuil, dans l'Orne, a dû remettre un courrier du Trésor public samedi dernier. La missive, rapporte le quotidien Ouest France, était en effet adressée à un des pensionnaires du cimetière de cette petite commune, mort il y a quelques mois, et désigné précisément par le numéro de sa tombe. Est-ce là une simple blague de potache ou bien un excès de zèle de l'administration fiscale ?

D'où vient cette lettre ?  Sur l'enveloppe, on constate que le Trésor public a d'abord envoyé ce courrier à la dernière adresse connue du contribuable, située en région parisienne. Ce libellé original, dactylographié par l'administration fiscale a été barré et remplacé à la main par la mention "cimetière d’Autheuil-tombe 19" avant que le courrier n'y soit réexpédié. L'auteur de cette correction a d'ailleurs coché la case "anomalie d'adresse", précisant pour "rappel" que le destinataire est "décédé". On ignore encore quel a été le chemin de cette enveloppe et qui est l'auteur de cette réexpédition : un proche excédé par la maladresse de l'administration ? Un postier trop pressé ? Une administration trop zélée ? Une ancienne inspectrice des impôts jointe par Europe1.fr estime cette dernière hypothèse peu probable : "on ne connait au mieux que le jour et l'heure du décès du contribuable, sûrement pas son emplacement au cimetière", note-t-elle.

L'administration fiscale dément. Du côté de la Direction générale des finances publiques, joint également par Europe1.fr, on dément être à l'origine de cette missive insolite. "Si un courrier nous est retourné, on ne le réexpédie pas sans vérification. On le garde et on s'interroge afin de comprendre pourquoi ce courrier nous revient. Et de toute façon on ne les réexpédie jamais sous une telle forme", assure-t-on.

Le maire bien embêté. Samedi, le facteur a remis le courrier à la maire de la ville, Béatrice Devedjian. Cette dernière, contactée par Europe1.fr, reconnaît n’avoir "jamais vu ça". "Je ne sais absolument pas à quel moment ni par qui cette adresse manuscrite a été portée sur cette enveloppe", précise-t-elle. Désormais, la municipalité espère trouver des descendants du défunt concerné pour leur remettre ce pli. Reste une dernière inconnue : le contenu de la lettre. "Bien sûr, je ne me suis pas permis de l’ouvrir", explique la maire d’Autheuil, qui reste avec une bien curieuse lettre sur les bras.