"Le fiasco" d’Outreau (IV)

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
DOSSIER - Elf, Urba, les HLM de Paris, Clearsteam... Retour sur les grandes affaires dont le juge d’instruction fut un personnage clé.

Longtemps surnommé par ses détracteurs "l’homme le plus puissant de France", le juge d’instruction ne traite pourtant que 5% des affaires. Mais il s’agit des plus sensibles. Ainsi, ces vingt dernières années, le juge d’instruction a bousculé le monde politique et financier par ses enquêtes sur la corruption et les détournements de fonds.

Alors que Nicolas Sarkozy et le comité Léger préconisent la suppression de cette fonction au cœur du système pénal français, retour sur quatre grandes affaires dont le juge d’instruction fut un personnage médiatique majeur dans les années 90.

> Le " fiasco d' Outreau"

L’affaire débute en décembre 2000, à Boulogne-sur-Mer, quand les services sociaux signalent des soupçons d’abus sexuels sur des enfants à Outreau. Le jeune juge Fabrice Burgaud est chargé de l’instruction.

Après son enquête et deux procès en 2004 et 2005, treize personnes sont emprisonnées à tort, parfois pendant de longs mois, pour viols sur mineurs, avant d'être innocentées. Un quatorzième suspect meurt en prison. (A noter que quatre personnes, dont le couple Myriam Badaoui-Thierry Delay, ne sont pas blanchies. Elles sont condamnées à des peines allant jusqu'à 20 ans de réclusion pour abus sexuels sur ses enfants.)

Pour la première fois, dans une lettre rendue publique par l’Elysée, le président de la République présente des excuses à ceux qui ont été incarcérés à tort.

En 2005, l'Assemblée nationale crée une commission d’enquête parlementaire. Lors de leur audition, les acquittés d’Outreau accablent le juge d’instruction.

 

En 2009, le juge Fabrice Burgaud doit comparaître devant le conseil devant le Conseil supérieur de la magistrature pour s’expliquer sur son instruction. Il lui est reproché notamment d’avoir donné trop de crédit aux témoignages des enfants, de s’être enfermé dans ses convictions ou encore d’avoir mené une enquête qui laissait peu de place aux éléments à décharge. En avril 2009, il écope d’une simple "réprimande avec inscription au dossier".

> Le juge d’instruction, star médiatique des années 90 (I)

> L’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris (II)

> L’affaire Elf, le plus grand scandale financier de l'histoire judiciaire française (III)