Le "corbeau" explique avoir "disjoncté"

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avec Pierre de Cossette , modifié à
Thierry Jérôme, l’auteur présumé des lettres de menaces, a assuré mardi soir sur Europe 1 qu'il regrettait ces courriers "ignobles".

Thierry Jérôme est libre depuis mardi soir, après avoir passé trois semaines en détention provisoire. Cet homme suspecté d’avoir écrit des lettres de menaces de mort, accompagnées de balles, et envoyées notamment au président Nicolas Sarkozy, s’est confié quelques heures plus tard au micro d’Europe 1. "Les médicaments m’ont fait faire un dédoublement de personnalité. Et ce dédoublement de personnalité m’a fait disjoncter", a-t-il expliqué.

"Je me sens plus détendu", a d'abord confié Thierry Jérôme. Découvrez son interview au micro de Pierre de Cossette sur Europe 1 :

"La personne qui parle actuellement n’est plus le même Thierry Jérôme", a insisté à plusieurs reprises l'auteur présumé des lettres de menaces. Il raconte ainsi avoir ressenti une "peur totale" au moment de son interpellation, parce qu'il ne comprenait "pas du tout" pourquoi on l'arrêtait.Impossible également pour lui de dater la première lettre. "J’étais devant mon ordinateur et cet autre moi faisait les opérations pour moi, comme une autre personne. Comme un rituel. J’avais l’impression d’être deux en un", a ajouté Thierry Jérôme.

L'homme a malgré tout expliqué qu'il avait sans doute choisi les destinataires de ses lettres en raison de sa "sensibilité" politique. Il a expliqué être "d'extrême-gauche" et "ne pas supporter les inégalités". Ces courriers étaient pour lui un "moyen de pression". Mais "ce n’est pas la bonne méthode", a-t-il insisté.

"Je regrette, oui. Il y a des gens qui ont été blessés, qui ont été apeurés, des gens qui ont été arrêtés", a encore indiqué Thierry Jérôme qui a parlé de lettres "ignobles" et "absurdes". "Je ne suis pas un tueur, je ne suis pas un sniper. Je ne suis absolument pas dangereux pour la société, loin de là", s’est encore défendu le corbeau présumé. Pour lui, le procès à venir sera l'occasion de montrer qu'il n'est pas "un monstre".

Libre, Thierry Jérôme reste mis en examen pour "menaces de mort matérialisées par des écrits et objets" et "infraction à la législation sur les munitions". Il est soumis à un contrôle judiciaire strict comprenant une obligation de traitement et de soins, ainsi qu'une interdiction de détenir une arme et de fréquenter un stand de tir.