Le chauffard de Chelles devant la justice

L’homme, récidiviste, comparaissait à Bobigny jeudi dans une autre affaire de conduite sans permis.
L’homme, récidiviste, comparaissait à Bobigny jeudi dans une autre affaire de conduite sans permis. © MAXPPP
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avec Sébastien Guyot , modifié à
REPORTAGE - L’homme comparaissait jeudi dans une autre affaire de conduite sans permis.

L'automobiliste portait encore les stigmates de l'accident survenu samedi dernier. Une ecchymose au milieu de son visage carré. Cheveux bruns et courts, l'homme, âgé de 44 ans, s’est avancé en jean et pull noir dans le box des prévenus. Il comparait jeudi devant la 16e chambre correctionnelle du tribunal de Bobigny pour défaut et falsification de permis.

Un banal contrôle routier

Les faits remontent au 2 mars dernier. Ce jour là, Victor Freire Cepa est arrêté pour un contrôle routier à Noisy-le-Grand, car son phare avant-droit est cassé suite à un précédent accrochage. Lors du contrôle les policiers se rendent compte que l’homme conduit sans permis et qu’il n’en est pas à son premier délit. Conduite sans permis, faux permis, conduite en état alcoolique : il a déjà été condamné à deux reprises ces dernières années, selon une source judiciaire. Une semaine plus tôt, le 26 février, il s'était déjà retrouvé en garde à vue pour défaut de permis et conduite en état alcoolique.

Au tribunal de Bobigny, jeudi, la présidente a tenté d’interroger le chauffard sur la portée de ses actes. "Quand alliez-vous comprendre que vous n'aviez pas le droit de conduire?", lui a-t-elle demandé. Mais Victor Freire Cepa n’a pas répondu et s’est muré dans le silence."Je ne savais pas. J'avais un permis portugais" a-t-il fini par lâcher, face à l’insistance de la magistrate. Sauf que ce permis était faux.

Un homme hagard devant le tribunal

Devant l’air hagard de l’automobiliste, la magistrate a questionné Victor Freire Cepa sur une éventuelle consommation de médicaments. "Oui, du valium", a-t-il confié, avant de reconnaître "avoir fait des bêtises". "On ne peut plus parler de bêtises", l'a alors interrompu la présidente. L’homme a alors évoqué des problèmes d'alcoolisme et affirmé suivre un traitement. Quelques heures après le drame de Chelles, sa fille avait témoigné sur Europe 1. "Quand on va faire les courses, il achète toujours une bouteille de whisky. Après, quand on sort du magasin pour ranger les courses dans la voiture, il commence à ouvrir la bouteille. Il a toujours des verres en plastique dans sa voiture".

Mais après seulement une demi-heure d’audience, celle-ci a du être interrompue et reportée, à cause du mouvement de grève des avocats de Seine-Saint-Denis. Celui qui devait défendre Victor Freire Cepa est en grève depuis le 11 avril dernier. Victor Freire Cepa a donc réintégré, en fin de journée, la maison d'arrêt de Meaux où il est incarcéré pour le drame de Chelles.