Le calvaire d’un écolier enfin reconnu

"Pour la reconstruction de notre fils, on s’est dit que nous irions jusqu’au bout" racontent les parents de Louis
"Pour la reconstruction de notre fils, on s’est dit que nous irions jusqu’au bout" racontent les parents de Louis © MaxPPP
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avec Nathalie Chevance , modifié à
L'Etat a été condamné pour n’avoir pas porté secours à Louis, souffre-douleur de ses camarades.

Des coups, des injures. Pendant toute son année de CM1, Louis, 8 ans, a subi les violences et les humiliations de quatre de ses camarades. Après deux ans de combat de ses parents, le tribunal de grande instance de Montpellier a condamné l’Etat à verser 3.000 euros de dommages-intérêts pour le préjudice physique et psychologique et 800 euros au titre des frais de justice au petit garçon aujourd’hui âgé de 11 ans. La justice estime qu’il y a bel et bien eu défaut de surveillance.

Tous les jours, à l’école de Beaulieu dans l’Hérault, Louis est victime de brimades de la part de quatre de ses camarades. Après des mois de silence, le petit garçon décide finalement de se confier à ses parents.

Sophie et Jean-Michel Barthez alertent aussitôt le corps enseignant. En vain. La famille se heurte à un véritable mur. "La directrice de l’école m’a bien dit clairement ‘je vous demande de vous taire pour l’harmonie du village’. Nous, pour la reconstruction de notre fils, on s’est dit que nous irions jusqu’au bout", explique la mère de Louis.

Louis est traumatisé

Mais la maman ne s’avoue pas vaincue. Son petit-garçon est traumatisé. Elle le change d’école, porte plainte et prend un avocat. Deux ans de combat qui viennent donc de s’achever sur une victoire.

"Il faut voir aussi les conséquences que ça a sur un enfant. Il voulait se mutiler tellement il avait mal. Il voulait s’enfoncer des couteaux dans la gorge. On a vécu deux ans de calvaire", raconte Sophie. "Maintenant, on est vraiment contents pour lui. Il se considère comme une victime. Il n’était pas reconnu et c’était très difficile pour lui. On lui a fait lire le jugement. Il a bien lu le nom de ses bourreaux et que la directrice était coupable de ne pas avoir surveillé".

Sophie raconte "deux ans de calvaire"

Aujourd’hui, Louis va bien. Ses parents espèrent que son histoire marquera le corps enseignant.