Le Mont Saint-Michel va retrouver son insularité. Le célèbre site touristique, classé par l'UNESCO, va subir des travaux, notamment le déplacement des parking, alors que persiste la polémique sur le projet d'accès, accusé d'être plus cher et moins pratique pour les touristes.
"Les travaux de terrassements démarrent lundi. Les nouveaux parkings ouvriront le 11 novembre 2011", a affirmé Mathilde Charon, du Syndicat mixte qui regroupe les collectivités locales et gère le projet de désensablement. A terme, les voitures ne se gareront plus au pied du Mont mais sur le continent. Un nouvel espace de 450.000 m2, à 3 km du rocher pour les places les plus proches, selon les plans de Veolia qui a décroché le marché des parkings et des navettes.
Une passerelle menant au Mont devrait être construite, une fois l'actuelle digue-route détruite, fin 2013, début 2014.
Les quelque 3 millions de touristes annuels devront marcher au moins 900 mètres, avant de prendre une navette automobile jusqu'au Mont. Le prix du parking passera de 5 à 8,50 euros. Des voitures à cheval, prévues pour ceux qui ne veulent ni marcher ni attendre les navettes mais aussi pour améliorer la rentabilité du projet, coûteront 6,50 euros par passager.
Des changements que dénonce l'Association pour la qualité de l'accès au Mont. "Si rien ne change, c'est en moyenne 1,3 km aller, autant au retour, que tout visiteur devra parcourir à pied du parking aux navettes. Cette distance, ajoutée aux conditions climatiques, deviendra un véritable chemin de croix pour beaucoup", estime l'association.
Le Centre des monuments nationaux qui gère l'abbaye a lui-même déjà exprimé sa "préoccupation". Son souci: les touristes seront-ils toujours aussi nombreux à grimper jusqu'au monument classé, à 8,50 euros le ticket d'entrée, après avoir déboursé au moins 8,50 euros en stationnement et transport?