Le Dr Muller choisit le silence

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avec Frédéric Michel , modifié à
Objectif : faire pression sur la cour pour obtenir une reconstitution de la mort de sa femme.

Jean-Louis Muller, l’ancien médecin légiste rejugé après une condamnation à 20 ans de réclusion pour le meurtre de sa femme, n’avait qu’un seul message à faire passer lundi devant les assises du Haut-Rhin, à Colmar : "Je suis innocent, je n'ai rien de plus à dire".

Cette stratégie de mutisme du Dr Muller a été décidée avec ses avocats qui réclament que la présidente du tribunal organise une reconstitution de la mort de Brigitte Muller, le 8 novembre 1999, dans le sous-sol de la villa familiale à Ingwiller, dans le Bas-Rhin. Le Dr Muller était à l’époque du drame expert judiciaire, spécialiste de médecine légale. Les avocats des parties civiles assurent qu’il a pu utiliser ses connaissances pour maquiller le meurtre. Pour la défense, Brigitte Muller s’est suicidée.

"Les dés sont pipés"

Aucune reconstitution officielle n’a pas été réalisée au cours de l’instruction. Mais une reconstitution réalisée "en privé" par la défense accréditerait la thèse du suicide.

Sans une procédure officielle, les avocats du Dr Muller dénoncent aujourd’hui un procès inéquitable. "Les dés sont pipés dans la mesure où nous n’avons pas la garantie d’obtenir ce que nous réclamons depuis huit ans", a lancé Me Thierry Moser, à l’issue de l’audience. Jean-Louis Muller "n'a pas à démontrer son innocence", a-t-il ajouté.

Face aux avocats de la défense, l’avocate générale n’a pas caché son agacement. "M. Muller sait parler", a-t-elle fait remarquer, citant ses nombreuses interventions face aux médias. La présidente de la cour d’assises a, quant à elle, été contrainte de se lancer dans un long monologue.