Le Dossier médical personnel est jugé trop cher

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avec AFP , modifié à
SANTÉ - Seuls 418.011 dossiers ont été ouverts alors que le dispositif a coûté au moins 500 millions d'euros.

Mine de rien, l’idée de mettre en place un dossier médical personnalisé (DMP) pour les assurés français datent d’il y a dix ans. Mais une décennie n’a pas suffi à la concrétiser en dispositif efficient. Pire, le coût de la mesure devient astronomique, pour une efficacité quasi-nulle. Selon Le Parisien de samedi, pas moins de 500 millions d’euros ont été injectés pour les DMP, alors que seuls 418.011 dossiers ont été ouverts. Bien loin des 5 millions attendus pour la fin 2013.

Un pilotage "défaillant". Ce n’est pas la première fois que la gestion des DMP est critiquée. La Cour des comptes avait déjà pointé en 2012 le pilotage "défaillant" par l'Etat du développement de la mesure. Mais à l’époque, l’instance avançait un coût de 210 millions d’euros. Mais le Parisien a pu consulter un document interne du Conseil national de la qualité et de la coordination des soins, qui a chiffré la dépense à 500 millions d’euros depuis 2004. A l’époque, Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé, avait initié le projet. Puis le DMP a été relancé par Roselyne Bachelot en 2008 après avoir végété pendant quatre ans.

Des dossiers souvent vides. En outre, sur les 418.011 dossiers ouverts, la moitié contient très peu d’informations, alors que les autres sont vides, rapporte Le Parisien. Or, le gouvernement a signé en 2008 un contrat avec la société Santeos pour l’hébergement des dossiers, avec un objectif de 5 millions fin 2013. "En attendant de redéfinir une nouvelle stratégie, le gouvernement a été contraint de prolonger d'un an ce contrat soit, 7 millions d'euros supplémentaires pour l'année 2014", écrit le quotidien.

La Cnam sollicitée ? Le DMP est actuellement géré par une agence créée spécifiquement, l'Asip (agence des systèmes d'information partagé de santé). Mais il pourrait être confié à la Caisse nationale d'assurance maladie, toujours selon Le Parisien.