Larmor-Baden : le suspect écroué

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L'homme avait été placé en garde à vue lundi dans le cadre de l'enquête sur les incendies dans la commune.

"Mon mari n'est pas coupable." Dans une interview accordée au Télégramme, l'épouse de l'homme suspecté d'être l'incendiaire de Larmor-Baden clame l'innocence de son mari. Ce dernier a pourtant été interpellé et placé en détention provisoire mercredi dans le cadre de l'enquête menée sur les incendies volontaires dont est victime cette commune du Morbihan depuis décembre 2011. Au total, une dizaine d'incendies de maisons secondaires, ainsi qu'un commerce et un presbytère ont été la cible des flammes depuis deux ans. Le dernier incendie remonte au mois d'avril dernier.

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"De nouveaux éléments" contre lui. L'homme habite justement à deux pas de la maison incendiée il y a quelques mois. Une dizaine de gendarmes sont venus le cueillir lundi à son domicile. Celui qui se trouvait en caleçon au moment de son interpellation a aussitôt été menotté. Deux heures plus tard, les gendarmes sont repartis avec deux ordinateurs après avoir fouillé toutes les pièces de la maison. En réponse aux inquiétudes de la compagne du suspect, les gendarmes assurent détenir "de nouveaux éléments" contre son mari qu'ils suivent "depuis un an" et qui a déjà été placé en garde à vue en novembre dernier.

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"Tout ça, ce n'est pas possible". Mais de son côté, la compagne du suspect n'en démord pas : son mari est innocent. "Mon mari n'est pas coupable. J'en mets mes mains à couper. Et puis j'aurais senti des odeurs s'il avait mis le feu", assure-t-elle au Télégramme. Une version appuyée par sa fille, issue d'une première union. "J'étais avec une amie à la maison quand l'incendie de la Poste a éclaté juste à côté de chez nous. C'est moi qui ai réveillé mon beau-père. Il a eu du mal à émerger. Il dormait vraiment", commente-t-elle. Concernant un autre incendie, cette fois, c'est le beau-fils qui témoigne en faveur du suspect. "J'étais avec lui lorsque l'un des tout premiers incendies s'est déclaré. Nous regardions un tournoi de poker à la télé... Tout ça, ce n'est pas possible. C'est fou !", déplore-t-il.

11.04 La maison incendiée à Larmor-Baden avait déjà été la cible d'un sinistre en février dernier. 930620

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Des points communs entre tous les incendies. Pourtant, dès novembre dernier, des soupçons se portaient déjà autour de la personnalité du Morbihannais. L'homme avait en effet été interpellé et placé en garde à vue avant d'être relâché, sans qu'aucune preuve ne soit retenue contre lui. Quelques mois plus tard, il s'était soumis aux tests ADN imposés par le procureur de la République de Vannes, Thierry Phelippeau. Pour tenter de trouver l'éventuel pyromane, les gendarmes avaient en effet procédé en février dernier à une campagne de prélèvements ADN auprès de 400 hommes. En vain. Seule information, "un rapprochement peut être fait entre tous les incendies", avait indiqué le Thierry Phelippeau.

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Un résident de sexe masculin ? L'hypothèse privilégiée concernant l'identité de l'incendiaire est "celle d'un résident de la commune" et "de sexe masculin" selon les témoignages recueillis, avait noté en février le procureur. "Nous nous trouvons face à un pyromane qui maîtrise parfaitement les lieux. Les bâtiments visés à chaque incendie sont toujours inoccupés", commentait en décembre dernier le capitaine de gendarmerie Xavier Demeocq. La gendarmerie a mis en place une surveillance accrue de la commune, avec des patrouilles jour et nuit, et un groupe spécifique d'enquêteurs a été chargé du dossier.