Lait : industriels et producteurs négocient

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Bruno Le Maire a réclamé un accord sur les prix du lait pour l'ensemble de l'année 2010.

Les discussions entre éleveurs et cinq grands groupes laitiers se prolongeaient jeudi en début d'après-midi, après l'appel lancé par le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire à trouver un accord "dans les heures qui viennent". "C’est un début de victoire", explique Dominique Barrau, délégué national de la FNSEA, jeudi matin sur Europe1.

"Ca bloque, car si on a un accord pour revenir à la table des discussions" interprofessionnelles dans les prochains jours, "on n'a aucun engagement (des industriels) sur les prix du 3e trimestre et de la fin de l'année", a déclaré Christiane Lambert, la vice-présidente de la FNSEA. "Nous discutons sur les prix, car les producteurs ne savent pas combien ils vont être payés pour les livraisons de juillet, et c'est inacceptable", a-t-elle ajouté.

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Des rassemblements ont eu lieu à Paris et en province devant les sièges sociaux des coopératives Laïta et Soodial (qui fabrique notamment les yaourts Yoplait) et des groupes Bel (Vache qui rit), Bongrain (Caprice des Dieux) et Lactalis (Camembert Président), qui ont reçu des délégations de producteurs.

Appel au respect des accords

Mercredi soir, les producteurs de lait de la Mayenne et de la Sarthe ont annoncé avoir mené des "actions d'avertissement" devant des usines de transformation Sodiaal et Bel dans la Sarthe. Ceux de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), des Jeunes Agriculteurs (JA) et de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL) avaient donné aux transformateurs (industriels et coopératives) jusqu'au 12 août pour revenir à la table des négociations sur le prix du lait.

Mais faute de "réponse officielle", les trois syndicats majoritaires avaient adressé mercredi matin un courrier aux cinq laiteries pour les informer de leur venue jeudi à 11heures à leur siège social à Paris, Brest et Laval. Les producteurs sont prêts "à arrêter les opérations de boycott" à la condition que les groupes visés "acceptent de payer le prix du lait selon l'accord de juin 2009", a souligné Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA.

Durcir le mouvement

"Mais s'il faut durcir, on durcira les opérations de "stickage"", a-t-il prévenu.

"Pour l'instant je laisse la place aux discussions". Depuis plusieurs jours, des producteurs mènent des campagnes d'étiquetage dans les grandes surfaces appelant au boycott par les consommateurs des produits phares des producteurs, Bel, Bongrain et Lactalis, notamment.

Au terme de l'accord, les éleveurs, après une année 2009 "catastrophique", misaient sur une augmentation à 330 euros les 1.000 litres. Loin derrière les 313,6 euros (1.000 litres) proposés par Lactalis. Les laiteries font valoir la nécessité "d'arrimer" le prix du lait français à celui pratiqué en Allemagne, moins cher. Ce que ne contestent pas les producteurs mais pas à la hauteur voulue par les transformateurs. Surtout que désormais les marchés mondiaux sont désormais bien meilleurs qu'en 2009 et qu'ils aimeraient profiter de la reprise.