La reprise de la Fonderie du Poitou actée

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avec Pierrick Fay et AFP , modifié à
Saint Jean Industries s'est engagé à préserver 395 postes, ce qui revient à 60 licenciements.

La décision du tribunal de commerce de Nanterre vient confirmer les propos de Nicolas Sarkozy. La Fonderie du Poitou aluminium (FDPA) d'Ingrandes, dans la Vienne, va être bien reprise par Saint Jean Industries. Mais tous les emplois ne seront pas sauvés.

60 licenciements pour 395 emplois sauvés

Le tribunal "ordonne la cession des actifs et des activités de la FDPA à la société Saint Jean Industries", unique candidate à la reprise, selon le jugement rendu jeudi matin. Dans son offre de reprise, Saint Jean Industries s'est engagé à préserver 395 postes de travail, ce qui devrait entraîner 60 licenciements.

Le président-candidat avait assuré lundi que la Fonderie du Poitou, en redressement judiciaire, serait "sauvée". Selon le candidat de l'UMP, le groupe Saint Jean Industries, qui compte reprendre 392 salariés, bénéficiera de 12 millions d'euros d'investissement de l'Etat, grâce au Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA). Le ministre de l'Industrie Eric Besson a salué jeudi une "excellente nouvelle".

"On va revoir les cheminées de l'usine fumer"

Les salariés de la FDPA se sont dits soulagés de cette décision. "C'est une excellente nouvelle dans la mesure où l'entreprise va revivre. On va revoir les cheminées de l'usine fumer. Malheureusement, ce n'est pas un succès total car on laisse 60 personnes sur le bas-côté", a dit sur Europe 1 Eric Bailly, délégué CGT. De son côté, Jean-Jacques Cotier, délégué FO, s'est tout de même dit "un peu méfiant". "Sur le site des Fonderies, on a déjà changé cinq ou six fois de repreneurs, soit tous les trois ans. Donc on se méfie. L'avenir nous dira si [Saint Jean Industries] un bon repreneur", a-t-il expliqué sur Europe 1.

Vers un retour de Renault ?

De son côté, Renault investirait 19 millions d'euros dans FDPA qui pourra compter sur une aide publique de 8 millions d'euros au titre de la réindustrialisation. Lundi, Nicolas Sarkozy avait assuré avoir obtenu de Renault un "engagement écrit formel" pour des commandes jusqu'à un million d'unités en 2015.

Depuis le placement en redressement judiciaire le 20 octobre par le tribunal de Nanterre, les 455 salariés n'ont en effet eu de cesse de réclamer leur réintégration au groupe automobile qui a créé l'usine en 1979 avant de la revendre en 1998. Les salariés exigeaient depuis plusieurs mois que le constructeur s'engage au moins formellement à commander jusqu'à un million de culasses en 2015 - volume nécessaire pour assurer la viabilité de FDPA, selon eux - afin de favoriser les propositions de repreneurs potentiels. Le 14 mars, lors d'une audience de procédure, Renault a finalement promis de tels volumes de commandes.

La mise en redressement judiciaire a été décidée à l'issue d'une grève de deux mois des salariés, qui protestaient contre un plan de la direction visant à baisser les salaires de 25%.