La réforme des retraites, c’est fait !

L'Assemblée nationale a définitivement adopté mercredi, tout comme le Sénat mardi, le projet de loi de réforme des retraites.
L'Assemblée nationale a définitivement adopté mercredi, tout comme le Sénat mardi, le projet de loi de réforme des retraites. © REUTERS
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avec agences , modifié à
A la suite du Sénat, l’Assemblée nationale a entériné mercredi la réforme des retraites.

Après plusieurs mois de débats et plusieurs semaines de mobilisation dans la rue, la réforme des retraites est bel et bien adoptée. Le Parlement a entériné définitivement mercredi le texte controversé. Mardi, le Sénat avait validé par 177 voix contre 151 le texte mis au point lundi par une commission mixte paritaire réunissant sept députés et sept sénateurs. L’Assemblée nationale a fait de même mercredi par 336 voix contre 233.

Ce projet de loi sur la réforme des retraites reporte de 60 à 62 ans l'âge légal du départ à la retraite et relève également de 65 à 67 ans l'âge pour une retraite à taux plein, quel que soit le nombre de trimestres cotisés.

Des débats électriques

A l'annonce du vote, la majorité UMP-Nouveau Centre a applaudi. Et la gauche a hué. "La grande réforme annoncée s'est transformée en piteuse citrouille législative", a lancé la députée socialiste Marisol Touraine lors des explications de vote. "Vous nous avez beaucoup parlé de courage", a-t-elle dit en direction du ministre du Travail, Eric Woerth. "Mais vous avez choisi de faire payer les faibles, d'attaquer les plus modestes", a-t-elle ajouté.

Déjà mardi, les opposants à la réforme avaient fait entendre leurs voix au Sénat.

"Des négociations pour une réforme juste"

A la suite du vote, Martine Aubry a mis en garde mercredi le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy. "On ne gagne pas contre les Français", a assuré la première secrétaire du PS ajoutant que "les Français rejettent massivement ce texte". Le vote définitif de la loi "ne constitue malheureusement pas une surprise, quand on voit quelle a été l'attitude du gouvernement qui n'a pas laissé un vrai débat avoir lieu et a entravé la parole de l'opposition en bafouant ses droits démocratiques", a affirmé la dirigeante du parti socialiste.

"Si victoire il y a, c'est celle de l'injustice, de l'imprévoyance et du mépris". Enfin, elle a demandé "au chef de l'Etat de ne pas promulguer cette loi, d'ouvrir des négociations pour enfin proposer à la France la réforme juste, efficace et durable qu'elle attend". Pour le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, il "faut rétablir la justice fiscale". Jérôme Cahuzac a assuré sur Europe 1 qu'"une politique de rigueur juste serait de ne pas demander aux seules classes moyennes obligation de s’acquitter des factures".

"Il faut que la rigueur soit partagée", explique-t-il :

La présidente de la Région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, a estimé pour sa part que la réforme des retraites ne constituait pas "une défaite définitive". "En 2012, si vous nous faites confiance, nous vous rendrons un pilier commun, la sécurité sociale", a-t-elle affirmé.

"Il faut accepter la loi"

Quant à François Fillon, il a invité les Français à "accepter la loi de la République" après le vote définitif au Parlement du texte sur la réforme des retraites. Le Premier ministre a appelé les opposants au projet de loi à sortir de la crise "avec responsabilité", à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation. Pour le chef du gouvernement, ce vote "constitue l'aboutissement d'un long processus de réflexion mené par le Conseil d'Orientation des Retraites, de dialogue avec les partenaires sociaux, mais aussi d'échanges animés au sein du Parlement et de la société française".

"Une fois promulguée, cette loi deviendra celle de la République et chacun pourra se reconnaître dans ses principes fondamentaux : ceux de l'effort partagé et de la solidarité intergénérationnelle", a assuré François Fillon.

Vers une promulgation fin novembre

Le Parti socialiste a annoncé vouloir saisir le Conseil constitutionnel. Et malgré cette saisine, Eric Woerth assure que la loi sera promulguée mi-novembre. "Il n'est pas question une seconde de suspendre la promulgation. Ce serait un déni de démocratie", a-t-il affirmé dans le journal La Tribune.