La "jungle" de Calais vidée de ses habitants

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
276 migrants ont été interpellés lors de l'évacuation du campement. En marge, une dizaine de passeurs auraient aussi été arrêtés.

Il n'y a désormais plus de migrants dans la "jungle". Cette zone située au nord de Calais a été vidée mardi matin. L'opération de démantèlement a débuté peu avant 7h30 et a duré deux heures. Le préfet du Pas-de-Calais a annoncé que 276 migrants avaient été interpellés, dont 135 majeurs qui ont été placés en garde à vue. Les mineurs ont été accueillis dans des centres d'accueil spécialisés. Dans l'après-midi, 21 personnes ont toutefois été relâchées, dont quatre pour se faire soigner de la gale.

Dès l'arrivée des cars de CRS, les migrants s'étaient placés, dans un grand silence, derrière des banderoles rédigées en anglais et en pachtoune. "Nous avons besoin d'un abri et de protection. Nous voulons l'asile et la paix. La jungle est notre maison", proclamait l'une d'elles.

Au total, quelque 500 policiers ont été mobilisés pour cette opération. Une heure après le démantèlement du camp de toiles, les bulldozers sont entrés en action pour déblayer entièrement le terrain. Matelas moisis, déchets alimentaires répandus sur le sol, linge déchiré : il ne reste désormais que des indices des conditions de vie misérables des migrants dans la "jungle".

L'évacuation a eu lieu dans le calme, exception faite d'un face à face entre les forces de l'ordre et 80 militants altermondialistes se revendiquant de "No Border". L'un de ces manifestants, qui voulaient empêcher l'évacuation des migrants, a été interpellé. Finalement, l'opération, à laquelle ont participé 500 policiers et gendarmes, "s'est déroulée comme prévu", a déclaré Eric Besson, présent sur place, et qui a remercié les CRS pour avoir agi "avec délicatesse."

Ecoutez les déclarations du ministre de l'Immigration, recueillies par Yaël Goosz :

 

 

En revanche, les associations locales ont dénoncé lundi "une fausse solution, inefficace et qui aggrave la situation" : "Détruire les abris, c'est provoquer l'éparpillement des camps, livrer les migrants aux réseaux mafieux et ne rien régler sur le fond", précisent ces associations, parmi lesquelles le Secours catholique ou encore Médecins du monde. Selon Jack Lang, député PS du Pas-de-Calais, "les migrants vont continuer à errer tout au long de la côte, et d'autres 'jungles' apparaîtront très vite".

En marge de cette opération de démantèlement, une dizaine d'interpellations de passeurs présumés se sont déroulés mardi matin dans des campements de migrants clandestins situés sur le littoral entre Calais et Dunkerque.

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