La hausse du tabac va être reportée

Les fumeurs pourront économiser quelques centimes pendant deux semaines.
Les fumeurs pourront économiser quelques centimes pendant deux semaines. © MAXPPP
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et c Pascal Berthelot , modifié à
- La nouvelle échéance est fixée au 17 octobre. L'Etat y perd 15 millions d'euros.

Le prix du paquet devait passer de 5,90 euros à 6,30 euros lundi 3 octobre. Ce ne sera finalement que le 17 octobre, a annoncé vendredi le ministère du Budget, confirmant des informations exclusives d'Europe 1. Les fumeurs ont gagné quinze jours de répit grâce à une résistance d'un petit fabricant de tabac belge. Pourtant, François Fillon avait annoncé cette hausse de 6% lors de la présentation de son plan de rigueur le 24 août.

Cette fois, pour répercuter la hausse, l'Etat n'a pas misé sur une augmentation des taxes, mais sur un deal avec les fabricants de tabac pour qu'ils augmentent eux-mêmes leur prix. Or tous devaient être d'accord pour que cela soit validé. D'habitude, cette étape ne pose aucun problème pour le gouvernement. Mais cette fois, un petit fabricant belge a fait de la résistance pendant plusieurs semaines, avant finalement de rentrer dans le rang.

"Aucun impact sanitaire"

Bilan : 15 jours de retard pour la mise en place de l'augmentation – le temps d'envoyer un formulaire complet aux 28.000 buralistes français –, et un manque à gagner pour l'Etat estimé à 15 millions d'euros.

Si les fumeurs sont ravis, d'autres, comme le gouvernement, sont irrités par ce retard. C'est aussi le cas des professionnels de santé. "La France a su faire les augmentations, qui avaient un but sanitaire en 2003 et 2004", résume Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l'hôpital Pitié-Salpêtrière. "Mais depuis, toutes les augmentations sont décidées par l'industrie du tabac pour augmenter ses profits. Cela n'a aucun impact sanitaire, c'est un scandale absolu", s'indigne-t-il encore.

"C'est un scandale absolu" :

Cette augmentation sera suivie d'une autre de 6% également en 2012. Ces deux hausses successives doivent fournir à la Sécurité sociale des recettes supplémentaires de 90 millions d'euros en 2011, et de 600 millions l'année prochaine.